Le recours aux transports en commun constitue un levier primordial pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les dépenses des consommateurs. L’UFC-Que Choisir de Saône-et-Loire rend public un état des lieux désolant de l’accès aux transports en commun dans notre département rural : pour nombre d’habitants, se passer d’un véhicule individuel relève de la gageure.
Communiqué UFC Que choisir 71
« Au quotidien, prenez les transports en commun ! ». Un message obligatoire dans toute publicité pour des véhicules terrestres à moteur ... !
Afin de mesurer à quel point ce message, qui découle de la loi « LOM », reste un vœu pieux pour de nombreux habitants de Saône-et-Loire, notre association a cartographié la réalité sur le terrain.
Plus d’un habitant sur 5 de Saône-et-Loire n’a pas accès aux transports en commun à proximité de son domicile !
Disposer d’un accès à une gare ou station de bus à proximité de son domicile est nécessaire pour les utiliser, à condition toutefois de disposer de dessertes dont la fréquence ou la ponctualité répondent aux besoins de la population. Pour autant, dans notre département, 14 % des communes ne disposent d’aucun arrêt de transports en commun (bus ou train).
De plus, si l’on va dans le détail, notre analyse montre que dans plus de trois quarts des communes, plus de la moitié des habitants n’ont aucun accès aux transports en commun dans un rayon de 10 minutes de marche de leur domicile.
Un réseau ferré encore trop centré sur les grandes villes
Les trains sont des éléments structurants pour la mobilité collective et offrent souvent un potentiel de desserte supérieur à celui des bus. Mais notre étude montre que plus de 94% des habitants de Saône et Loire n’ont pas accès à une gare à moins de 10 minutes de marche de chez eux.
Et les deux tiers d’entre eux résident à plus de 10 minutes en vélo d’une gare.
Un modèle de financement qui aggrave les inégalités territoriales
Le financement des transports publics dépend aujourd’hui en grande partie des contributions des entreprises locales, concentrées dans les grands centres urbains. Cette inégalité de financement pénalise les territoires moins urbanisés dans lesquels les Autorités Organisatrices de Mobilité Locales n’ont pas les moyens de développer des services publics de transport adaptés aux besoins des habitants.
Face à ces constats, l’UFC-Que Choisir de Saône-et-Loire appelle à une refonte de la politique de mobilité permettant le développement d’une mobilité durable et équitable passant par :
- Des investissements ambitieux dans les réseaux de transports en commun pour assurer une offre de qualité au-delà des seules zones urbaines afin de réduire la dépendance à la voiture ;
- Une refonte du financement des autorités organisatrices des mobilités locales (AOML) leur garantissant les ressources nécessaires pour le développement des transports en commun, en particulier en zones rurales et périurbaines ;
- Une révision des règles d’aménagement du territoire qui soit davantage basée sur l’intégration des transports en commun aux décisions d’urbanisme, en lien avec les besoins de logement, pour favoriser une réelle inclusion territoriale.
En outre, nous demandons la publication de données complètes et à jour sur la localisation des arrêts de transports en commun, les zones de transport à la demande et sur les aspects qualitatifs de l’offre : fréquence, adéquation aux besoins en termes d’horaires et ponctualité...