L'Etat major de sécurité tenait ce matin en préfecture une de ses réunions de travail collaboratif regroupant les procureurs de Chalon et de Mâcon, ainsi que le commandant du groupement de gendarmerie de Saône-et-Loire et le directeur départementale de la Police nationale. L'occasion pour le préfet de présenter le bilan 2023 de la sécurité sur le département.
Atteintes aux biens et aux personnes, dont les cambriolages et les violences intra-familiales, trafics de stupéfiants, ainsi que les accidents de la route ont été passés en revue, en zone police puis en zone gendarmerie.
Faits notables, les atteintes aux personnes ont augmenté de 16 % en zone gendarmerie, et de 10,19 % en zone police. Dans ces atteintes la part des VIF (violences intra-familiales) est importante mais relativement stable, 1/4 des violences. Elles ont représenté 1 558 faits en 2023. Si les VIF ont légèrement baissé en zone police, les violences conjugales ont, elles, augmenté (+ 4,11 %).
Quant aux violences sexuelles, elles ont explosé, avec 120 faits commis en 2023 contre 76 en 2022. Même chose en zone gendarmerie avec 300 faits constatés en 2022 contre 400 en 2023.
Autre fait notable, cette fois en matière de sécurité routière, le nombre de personnes tuées dans un accident de la route : 57 en 2023 ! Contre 49 en 2022. « Il faut remonté à 2011 pour avoir un tel bilan catastrophique sur notre département. Ce sont 57 décès dans 53 accidents mortels ! » déplore le préfet.
Il est à souligner que 51 % des personnes sont décédées à moins de 10 km de leur domicile, donc sur un trajet connu et fréquent...
Les accidents corporels ont été au nombre de 527 en 2023 contre 501 en 2022, faisant en revanche, un peu moins de personnes blessées (628 en 2023 contre 647 en 2022).
Les atteintes aux biens sont, elles, en recul en zone police (- 5,93 %), en augmentation en zone gendarmerie (+ 12 %). Ce sont les cambriolages de locaux professionnels qui ont connu la plus forte hausse avec + 29 %. Le commissaire divisionnaire Thomas Kieffer a rappelé qu'il faut faire le 17 immédiatement, dès que l'alarme sonne. « Les système de télésurveillance alertent d'abord le propriétaire, mais celui-ci doit composer le 17 au plus vite, avant de se déplacer lui-même sur les lieux. C'est important pour nous, sinon, nous arrivons après la bataille et il est alors beaucoup plus difficile d’élucider l'affaire. Quand ça sonne, appelez-nous. Pas grave si l'on vient pour rien. »
En zone gendarmerie, le colonel Tomica Lukic, commandant de groupement, a souligné l'explosion, des vols de carburant, de plus de 40 %, conséquence directe de l'augmentation du prix. Les vols de voitures ont connu aussi une forte augmentation avec + 19 % en 2023.
Côtés stupéfiants, il a été saisi pour 979 673 € d'avoirs criminels. C'est considérablement plus que l'année 2022, qui avait vu la saisie de 87 092 € d'avoirs. 19 trafics ont été démantelés en 2023 par la DDPN (direction départementale de la Police nationale) contre 12 en 2022, avec une proportion d'herbe de cannabis de 77,35 kg en 2023 contre 2,83 kg en 2022. Sur la même période, la saisine d'héroïne a baissé de près de 16 kg à 2 kg. La saisine de cocaïne a elle aussi augmenté (près d'1kg en 2022 pour 2kg en 2023).
Saisine des Douanes en 2023 : 231 kg de cannabis ; 1244 kg d'herbe de cannabis ; 945 g de Khat ; 28 kg de cocaïne, 110 g de LSD ; 100 g d'opium et 56 g d'ecstasy.
Le groupement de gendarmerie départemental a, quant à lui, démantelé 16 trafics de stupéfiants. 1 047 personnes ont été placées en garde à vue pour des faits aux produits stupéfiants. C'est 10 % de moins qu'en 2022. Le nombre de personnes mises en cause a été de 4 477.
Les faits d'usage ont baissé de 14 %, les escroquerie ont augmenté de 8 %.
Dans son intervention, Anne-Lise Furstoss, procureure de la République du tribunal de Mâcon, a souligné la rapidité et la qualité de la réponse pénale, avec une dizaine de comparutions immédiates de plus que l'année précédentes et + 30 % de défèrements sur procès verbaux, qui ont concerné beaucoup de faits de VIF.
« À Chalon, l'activité judiciaire a été stable » a indiqué le procureur. « Des pôles VIF sont en place depuis le mois de novembre, qui améliorent considérablement le taux de réponse pénale grâce à une meilleure coordination des juridictions. »
Le préfet a conclu la présentation du bilan en indiquant que les congés seront gelés en période olympique. « Les fonctionnaires de police et les gendarmes, tout comme le corps préfectoral, qui sera présent partout, auront droit à 10 jours maximum de congés sur la période allant du 15 juin au 15 septembre. Il faut s’attendre à une amplification des contrôles avant le JO et à des opérations place nette dans les prochaines semaines. » a-t'il prévenu. A bon entendeur.
Rodolphe Bretin