On l’avait laissé dans la capitale géorgienne Tbilissi, en compagnie de Giorgi Gobadze, champion de vélo dans son pays. Où en est-il aujourd'hui ?
Avec son ami Giorgi, Guillaume était parti à la découverte de la culture et de la cuisine locale. Ce pays de rugby est tellement riche et intéressant, que notre cycliste y est resté pendant plus de quinze jours. Il avoue tout de même avoir fait un aller-retour en avion en France fin mai, pour voir et embrasser sa maman Claire qui fêtait sa dizaine d’anniversaire, entre amis et famille. Je vous épargne l’émotion ce jour-là. Mais le goût de l’aventure le titillant encore et toujours, il s’en est aussi vite retourné pour retrouver son vélo qui l’attendait sagement à Tbilissi.
L’Ouzbékistan :
Passage de la frontière, et arrivée à Tachkent, capitale Ouzbek, et ses 2.7 millions d’habitants. Victime d’un séisme en 1966, la ville a été reconstruite, en reprenant l’aspect d’une ville moderne, mais malgré tout avec un urbanisme, et une architecture typiquement soviétique. L’idée de Guillaume est de parcourir une grande traversée des montagnes ouzbèkes, tadjikes et kirghizes. 1500 kilomètres, avec des altitudes à plus de 4 000 mètres. Pédaler en journée est une épreuve hors-norme, car les températures atteignent 45° en journée, et descendent à peine en dessous de 30° la nuit. Notre routard voyage donc plutôt tard le soir ou tôt le matin. Visite du métro de Tachkent et du marché de Chorsu, où il fait quelques emplettes pour les prochains jours. Direction Boka à une trentaine de kilomètres de la frontière du Tadjikistan. Il se fait héberger pour la soirée chez Khobel, Obel et Yosef, avec une tripotée de gamins courant dans le jardin. Thé et discussion passent la soirée.
Le Tadjikistan, puis retour en Ouzbékistan :
Arrivée le 10 juin, dans ce pays qu’il attendait tant, et qui devient le 13ème pays traversé depuis le 18 février. Pas trop de photos, car Guillaume a roulé de nuit. Puis en route vers Khujand, sur une route ressemblant à un four thermostat 8 sur une ligne droite de 35 kilomètres, qui part en direction de l’infini. À ce moment-là, notre cycliste comprend le sens de mot ‘’désert’’.
Costas et Max sont deux Grecs qui voyagent avec sac sur le dos pendant 15 jours en Asie Centrale. Avec eux, Guillaume passe la journée à visiter la seconde ville du pays et à parler… voyage. Puis retour en Ouzbékistan, en roulant de nuit, et en se faisant raser de près par des routiers tadjiks fous furieux. Bizarrerie du Caucase, notre routard se retrouve à un poste frontière réservé aux autochtones. Il s’offre donc le luxe d’un détour d’une vingtaine de kilomètres, où il doit vider tous ses sacs que les douaniers locaux auscultent de fond en comble. Arrivée à Kokand, où une nuit à l’hôtel va réparer plein de petits bobos. Rencontre ensuite avec Katia et Felipe, couple russo-chilien, qui part en direction de Tokyo en vélo. Ils décident de faire un bout de route ensemble, et de se retrouver le lendemain à Farghona. Quant à Guillaume, il décide de bivouaquer près d’un lac. Mais, ce dernier est gardé par des militaires, et on ne discute pas avec les militaires armés. Pas grave, il dormira plus loin, et repartira de bonne heure rejoindre le couple en vélo, avec qui il passera la journée.
Rencontre le 18 juin avec Jafar, jeune étudiant en langue, qui devrait venir prochainement en Allemagne. Jafar est musulman, et ne comprend pas comment on peut s’embrasser, ou faire des enfants sans être marié. Guillaume tente de lui expliquer qu’il va être surpris dès son arrivée en Europe. Y restera-t-il ?
Le Kirghizistan :
Le lendemain, notre cycliste est arrivé au Kirghizistan. Un trek à 4 000 mètres le tentait, mais son genou endolori lui a déconseillé. Il continue son avancée à vélo au sud de Och, en visant le col du Djyptik, mais ce dernier est enneigé. Passé par un autre col à + de 3 600 mètres, il croise la route de David, marcheur slovène, qui a trekké dans l’Himalaya. Le lendemain, pris dans une tempête de vent, de neige et de pluie, Guillaume chute dans un ruisseau. L’arcade est ouverte, et la main gauche douloureuse. Désinfecté par les habitants d’une yourte, il rejoint ensuite l’hôpital international de Och pour passer une radio. Pas de casse, jute un gros hématome. Rassuré, le moral de notre aventurier remonte en flèche et, le 28 juin, il comptait aller marcher vers Bichkek (capitale kirghize), en compagnie d’Antoine randonneur belge, en attendant la guérison de sa main. À suivre…
Rémy MATHURIAU
Coucher de soleil sur Khojent
Bazar de Panjshanbe
En sortant de Kokand
Descente Canyon Sogondu
Bivouac bord de riviere Ak Buura
Mémorial Square à Tashkent
Kojo Kheleng et le Jyptik
Lac Tulpar & Pic Lénine
Pic Lénine
La rivière Ak Buura
Palais de Kokand
Plat traditionnel du Caucase le PLOV
Route pour Kojo Kheleng