Le candidat Les Républicains tenait réunion publique lundi soir à la salle Pavillon. Devant une vingtaine de personnes, il a expliqué son engagement, son état d'esprit et quelques unes de ses propositions.
Il n'a pas le soutien de Jean-Patrick Courtois, qui soutient son adversaire Benjamin Dirx, député sortant, appartenant à la majorité présidentielle, ni celui d'André Accary, président LR du Conseil départemental.
Revenant sur Jean-Patrick Courtois, « ce n'est une surprise pour personne » a-t'il dit, « Christophe Juvanon a vécu ça avant moi en 2022. J'ai quitté la majorité au conseil municipal en voyant les choses tourner à l'avantage de LREM. Ensuite, des manœuvres ont été tentées pour m'empêcher d'être réélu délégué LR de circonscription... Donc, non, pas de surprise. »
« Ceci dit, pour ce qui me concerne, avec Benjamin Dirx, il ne s'agit pas d'une querelle de personne mais de regarder en face le bilan du président de la République et du député de notre circonscription. Je rappelle que le bilan de M. Macron, ce sont 3 100 milliards d'€ de dette publique ! L'excuse du covid ne suffit pas. D'autres en Europe ont fait mieux que nous. 3 100 milliards de dette alors que la santé, la sécurité, la justice, l'éducation, en somme les domaines régaliens, sont dans un état catastrophique. Cela concerne notre quotidien, et c'est pire qu'avant ! »
Critique également vis à vis de son adversaire du RN, J.-P. Belville a parlé du lien douteux qui est fait par ce parti entre l'immigration et l'insécurité.
« Le problème de l'insécurité, c'est une chaine dont plusieurs maillons sont défaillants par manque de moyens. » Et d'évoquer la justice, domaine qu'il connaît bien pour être avocat de profession, en s'appuyant non pas sur du vécu, mais sur du vu : « La justice n'a pas les moyens de son action. Sachez qu'ai vu un greffier découper un post-it en quatre parce qu'il n'y a pas assez d'argent pour le matériel nécessaire à l'accomplissement de ses tâches quotidiennes. Et derrière cela, nos prisons sont bondées, tout comme le centre de rétention administrative qui accueille les personnes sous OQTF (NDLR : obligation de quitter le territoire français)... Comment voulez-vous que la sécurité minimale que l'on doit à nos concitoyens soit assurée ? »
« Par ailleurs, la base de la sécurité, c'est l'éducation » a-t'il complété. « Nos enseignants ont besoin d'une reconnaissance matérielle et salariale digne de leur mission. »
« Mais je ne vais pas vous mentir, en deux ans, l'action du député sera limitée. Nous pourrons faire des choses pour le pouvoir d'achat car les leviers d'action sont actionnables rapidement, mais les problèmes de fond ne vont pas se régler en deux ans » a-t'il prévenu.
« Or, le pouvoir d'achat est une priorité pour les Français, ça tombe bien. Exonérations sociales pour les salariés, impôts sur les successions à supprimer et sortie du marché européen de l'électricité sont des mesures à prendre rapidement. »
Comment financer cela ? « Par la lutte contre la fraude à la Sécurité sociale, à la TVA et à l'impôt sur les sociétés » a-t'il assuré, indiquant que cela représente 205 milliard d'euros !...
Sur le plan économique, le candidat a évoqué le dossier de la liaison Rhin-Méditérannée, taclant au passage son adversaire de la majorité présidentielle. « Le rôle du député n'est pas de récupérer quelques subventions ici ou là pour des terrains de padle. Le député est un élu national, qui doit peser sur des gros dossiers comme celui de la liaison Rhin-Méditérranée, travaillé en ce moment à l'Assemblé national. Derrière ce dossier, il y a la ré-industrialisation de la France et un port de liaison qui compte à Mâcon : Aproport, port de marchandises. Là-dessus, il faut reprendre les choses, qui permettront de créer des emplois et d'agir pour l'écologie. Le député n'est pas là pour les enveloppes mais pour la France. Et puis si l'Assemblée nationale change de bord, Benjamin Dirx n'aura plus de copain ministre pour récupérer les subventions. »
C'est donc en s'appuyant sur la définition même de la députation, mandat national – le député représente la Nation toute entière –, que Jean-Philippe Belville s'est porté candidat, envers et contre tout, armé d'une conviction : « la droite sans compromission » comme il le dit lui-même.
Rodolphe Bretin
Photo d'accueil : aux cotés de Mohamed Bouhajla