Après la marche blanche d'hier, la communauté turque et la famille de la victime se sont à nouveau rassemblées cet après-midi suite à l'acte de barbarie perpétré dans la nuit de vendredi à samedi à Prissé contre Numan, 19 ans. Ils étaient quelque 700 à marcher cet après-midi, de la mairie à la préfecture. À voir aussi, notre vidéo. Actualisé : 5 personnes mises en examen.
La famille a été reçue en mairie par le maire Jean-Patrick Courtois, accompagné du député Benjamin Dirx.
Suite à cette rencontre, les manifestants ont pris le chemin de la préfecture où les parents, le frère de Numan et sa tante ont prononcé quelques mots. Convaincus d'un crime raciste, ils en appellent à la justice et l'application concrète de la devise républicaine Liberté, égalité, fraternité. « Nous sommes des étrangers, certes, mais on vit en France depuis au moins 50 ans, et on travaille dur toute l'année. Mâcon est une ville paisible, ceux qui ont fait ça sont des faschos. Le jeune qui a tabassé Numan était là pour ça, on le sait, des insultes ont été proférées, notamment sur les réseaux sociaux. »
Le frère a exprimé sa fierté d'être Français et d'être Turc et s'est adressé à ceux qui ont fait ça : « Vous êtes des faschos et on n'en restera pas là. Si la justice n'est pas faite, on la fera nous-même. »
Ses parents et ses proches ont insisté : « Numan était un gentil garçon, aimé de tous, sans histoire. Il n'appartenait à aucune bande ni aucun groupe douteux. »
Les manifestants ont ensuite repris le chemin de la place St-Pierre en scandant « Liberté, Égalité, Fraternité pour tout le monde » (NDLR : sous entendu « pour nous aussi »). Une minute de silence a été observée pour clore la manifestation.
Pour l'heure, cinq personnes sont en garde à vue. L'enquête a été confiée à la section de recherche de la gendarmerie de Dijon. Deux individus se sont rendus dimanche aux forces de l'ordre.
Une autopsie sera pratiquée sur Numan Toprakoglu mercredi pour déterminer la nature des coups mortels qui lui ont été portés.
Rappelons que les jeunes sortaient du Club 400 à Mâcon. Numan et son copain seraient tombés dans un guet-apens « commandité par une jeune femme » soutenaient les manifestants.
Rodolphe Bretin
Actualisé : Présentés mardi aux juges du tribunal de Chalon (lieu de la Cour d'assises départementale), les cinq suspects ont été mis en examen pour meurtre et violences aggravées. Ils ont tous été placés en détention provisoire.
La maman de Numan, Fathma, avec le président de l'association culturelle turque Muhamed Emin Tekin, association qui soutient la famille
Dylan, le frère de Numan, aux cotés de ses parents Fathma et David. Ils tiennent un magasin de fruits et légumes à Mâcon
Le visage tuméfié de Numan témoigne de la violence de l'agression. « Ils l'ont frappé pour le tuer, c'est un crime raciste » affirme sa tante Kalime