De juin à décembre 2024, le Musée des Ursulines à Mâcon consacre une grande exposition à Denise Ferrier (Vichy 1920 – Paris 2011) une artiste méconnue et remarquable, redécouverte en 2021 avec l’acquisition par le Centre Pompidou de quatre peintures majeures.
Plus de 150 œuvres de Denise Ferrier sont exposées à Mâcon, dessins et études préparatoires de l'abstrait au figuratif, ainsi que des peintures des artistes qui l’on soutenue : Jean Souverbie, Auguste Herbin, Henry Valensi et Henri Goetz.
Le vernissage de l'exposition s'est tenu ce mardi après-midi en présence du fils de l'artiste Patrice Spadoni, du Maire de Mâcon Jean-Patrick Courtois et de son adjoint à la culture Hervé Reynaud.
L'exposition retrace le parcours étonnant de la peintre dans la France d'après-guerre.
Dès sa jeunesse Denise Ferrier s’engage, seule, dans une voie non-figurative, sans connaître alors l’existence de l’art abstrait. Elle poursuivra avec constance cette recherche, sans se rattacher à aucune école, dans une totale indépendance.
Dans les années cinquante son art connaît une première époque de maturité, avec des œuvres marquées par des formes nettement dessinées, des compositions rigoureuses, des harmonies colorées très étudiées. Son travail est reconnu par des peintres tels qu’Auguste HERBIN, Henry VALENSI, puis plus tard Henri GOETZ. Cependant à cette époque il est très difficile pour une femme peintre de se faire reconnaître.
Elle participe à plusieurs expositions collectives, le SALON D'AUTOMNE en 1947 puis de 1949 à 1955 à celles des RÉALITÉS NOUVELLES alors organisées au Musée d’Art Moderne de Paris.
« Ma mère n'a pas réussie à trouver sa place dans le monde de l'art », a indiqué Patrice Spadoni très ému. Elle a été petite main de l'édition, coloriste dans des BD. Elle n'a pas été reconnue à l'époque par son travail. Ma mère a peint et dessiné toute sa vie. Elle s'est battue pour se faire reconnaître. Sa passion l'a toujours habitée. Mâcon ouvre la voie. C'est une première consécration dans une institution. Prochainement une exposition de ses œuvres se tiendra à Vichy, sa ville de naissance. »
Le souhait d’organiser une rétrospective du travail de Denise Ferrier à Mâcon trouve son origine dans l’existence au musée des Ursulines d’un fonds particulièrement riche consacré à l’abstraction. La donation en 1997 par l’association Repères d’un ensemble d’œuvres emblématiques de la production artistique européenne d’après-guerre justifie que le musée propose au public un éclairage particulier sur la période à travers les créations d’une peintre ayant connu une reconnaissance tardive.
L’exposition bénéficie des généreux prêts de plusieurs institutions.
Cette manifestation bénéficie également du soutien du Conseil régional et de la DRAC Bourgogne-Franche-Comté. Le groupe de mécènes mâconnais Espace participe également au projet.
L'exposition est visible aux Ursulines jusqu'au 31 décembre 2024.
Maryse Amélineau
Photos © Maryse Amélineau