L'association Ils Scènent a accueilli vendredi soir, l'humoriste bourguignon Christophe Alévêque dans un nouveau seul en scène à la Cave à Musique : Revue De Presse, Encore Mieux.
En humoriste engagé, il décortique en 1h40 l'actualité et ce qu'en dit la presse. Il livre sa revue cinglante et aborde avec un regard singulier les grands sujets d'actualité devant une salle comble et un public hilare.
L'annonce d'un astéroïd qui va percuter la terre en 2032, l'arrêt des travaux de l'autoroute A69, les IA, le bracelet de Sarkozy, la mort de Le Pen, l'extrême droite qui défend la liberté d'expression.
« L'humour a beaucoup changé, on s'est laissé enfermé dans un esprit ouvert », déplore-t-il sur scène avant de poursuivre avec les déclarations fracassantes de Donald Trump et d'enchaîner avec le dossier ukrainien, le renouvellement de façade du Louvre, la réunion européenne à Londres, le livre blanc de la défense...
Ce qui l'exacerbe par dessus tout c'est l'impunité des gens de pouvoir et des manipulateurs d'information.
« La moralité de tout ça, Trump est en train de reconstruire l'Europe » dénonce-t-il et d'ajouter : « Dans le monde dans lequel on vit, la connerie est beaucoup mieux répartie que la richesse. Les comptes sont dans le rouge mais personne n'est responsable »
Avec sa revue de presse, véritable thérapie de groupe sans limites et sans tabous, l'exclu de tous les médias revient à un humour politiquement incorrect.
Alévêque termine sa thérapie par une mise en garde bienveillante :
« Faisons gaffe à l’hypocondrie médiatique, la morosité ambiante nourrie par les médias devient ma morosité, la réalité du monde devient mon triste sort et on finit par se rassurer dans l'angoisse. Spirale infernale nourrie par une overdose d'infos. Trop d'infos tuent l'info... On ne peut rêver sa vie quand on est pris dans la dictature de l'info. L'angoisse crée le pessimisme qui engendre le défaitisme qui lui même fabrique de l'impuissance qui à son tour nourrit la résignation pour finir par une tétanie de la pensée. Autrement dit, au niveau zéro de la réflexion, la voie est libre. Nous sommes totalement absents parce que trop présents... »
Une séance dédicace de son premier roman « L'enfant qui ne parlait plus » et de son livre « Éloge du vieux con moderne », un pamphlet de l'époque, a clos la soirée.
Maryse Amélineau
Photos © Maryse Amélineau