Le féminisme avait Le 2ème sexe, de Simone de Beauvoir, et Les Monologues du vagin de l'Américaine Eve Ensler. Il a désormais Queen Kong ! Dans ce texte et à travers cette mise en scène, Hélène Vignal et Géraldine Pochon entrent dans le tabou de la sexualité d'une adolescente qui apprend avec des garçons successifs.
« Queen Kong, c'est mon blaze* ! » termine Marion Cadeau sur la scène du petit théâtre, avec la force de celle qui choisit sa route. Queen Kong, c'est la quête de la liberté, sexuelle et du plaisir. Ce qu'elle cherche à travers des relations passagères mais qui lui enseignent qu'atteindre l'orgasme à deux, c'est possible et, surtout, merveilleux !
Qui lui enseignent aussi qu'il ne faut céder à aucune pression et faire fi des insultes. Marion est une adolescente de son époque et les notifications sur son téléphone pleuvent pour la traiter de s..., elle qui est simplement en découverte de son corps et en quête de plaisir avec un garçon. Elle découvre que oui, l'on peut jouir sans qu'il y ait de l'amour entre deux êtres, simplement en se respectant l'un l'autre, en se parlant et en s'écoutant pour vivre un moment de plaisir partagé. Evidemment, quand il y a de l'amour, le plaisir est décuplé. Mais pour Marion, la relation sexuelle est d'abord la quête assumée du plaisir.
Avec Queen Kong, le langage est cru, sans tabou mais sans vulgarité. Celle-ci est ailleurs : dans la pression sociale et le jugement des autres qui peuvent rendre l'apprentissage de la sexualité féminine compliquée, semée d'embuches.
Nouvelles représentations ce soir à 20h et demain jeudi à 14h.
Avec Marion Cadeau et Michaël Santos / Mise en scène : Géraldine Pochon / Texte : Hélène Vignal
Rodolphe Bretin
*Qu’ont aujourd’hui en commun Simone de Beauvoir, Louis-Ferdinand Céline et les adolescents? Le mot «blaze». Vous l’aurez sans doute remarqué, on entend fréquemment au détour d’une conversation: « c’est quoi ton blaze? Je t’ajoute sur Facebook. » Dans l’argot de la fin du XIXe siècle, il est déjà très en vogue, doté du même sens qu’aujourd’hui : «nom». (lefigaro.fr)
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