Actualisé : tout savoir sur la judokate mâconnaise.
La Kazakh Akmaral Nauatbek, 25 ans, double championne du monde, était l'adversaire (venue des valides) qui allait lui donner le plus de fil à retordre, elle nous l'avait confié lors de sa préparation à Mâcon. L'affaire a été trop compliquée. Sandrine Martinet, Mâconnaise de 41 ans, atteinte d'achromatopsie (maladie génétique qui réduit fortement son acuité visuelle et entraîne une hypersensibilité à la lumière), s'est inclinée en finale des moins de 48 kg dans une fin de combat au sol après avoir encaissé deux waza-ari.
La quadruple médaillée paralympique (1 en or à Rio et 3 en argent) termine ses 6èmes Jeux avec l'argent. Chapeau Madame !
Cette longue carrière de parajudokate a commencé à Mâcon Judo. Elle a 9 ans quand elle débute. Elle choisit le judo pour le rapport particulier au corps qu'il développe et son code moral.
Elle entre en équipe de France en 2002. Cette année là, elle décroche l'argent au championnat du monde à Rome, dans la catégorie des moins de 52 kg. Deux ans plus tard, premiers Jeux et première médaille paralympique à Athènes. Ce sera l'argent. Deux ans plus tard, première médaille d'or au championnat du monde à Brommat, en France. Viendront ensuite les Jeux e Pékin en 2008, où elle termine en argent. Il faudra attendre Rio en 2016 pour le sacre de championne paralympique de judo.
Elle change de catégorie en 2018, passant en moins de 48 kg. Elle est médaillée de bronze au championnat du monde avant de décrocher l'or à nouveau à Wayne (USA) l'année suivante. La même année, elle est en or au championnat d'Europe à Genève. Puis arrive les Jeux paralympiques de Tokyo, berceau du judo, où elle obtient l'argent. L'année suivante, elle est à nouveau championne d'Europe et vice-championne du monde. L'année dernière, elle termine sur la 3ème place du podium aux mondiaux de Birmimgham.
La préparation pour les Paralympiques de Paris est fortement perturbée par une hernie discale qui l'a fait souffrir pendant près d'un an. Sa participation aux Jeux n'est pas certaine. Mais la force de conviction et de caractère feront la différence. Très soutenue par son entourage, elle surmonte les difficultés et se voit sélectionnée pour ses 6èmes Jeux. Une année très difficile qui se conclut par une médaille d'argent aux Jeux. Quel exemple !
Sandrine a annoncé au micro de France télévision vouloir continuer. Jusqu'aux Jeux de Los Angeles ? « On verra » a-t'elle ajouté. « La Kazakh était vraiment plus forte aujourd'hui, mais elle est prenable. » Tout est dit. Pour l'heure, savourons cette performance exceptionnelle d'une Mâconnaise kinésithérapeute hors du commun, qui a vécu le harcèlement scolaire à cause de son handicap (cliquez ici et écoutez pour en savoir plus) et a pris une sacrée belle revanche sur la vie.
R.B.
En parajudo, le combat démarre en garde installée, contrairement aux valides
Encouragée par ses deux enfants et son mari
De retour à Mâcon après son sacre à Rio en 2016 (photo Mâcon Judo)