Alors que le conseil réuni hier soir salle Pavillon à Mâcon devait voter le budget 2023, ce sont les transports en commun qui ont ralenti le déroulé de l'ordre du jour, faisant de ce conseil une séance de plus de 4h00. Une durée que l'on avait pas vu depuis longtemps...
Un conseil ralenti par cet éternel débat pour tenter de savoir quel mode de gestion est le meilleur, de la Régie ou bien de la DSP, délégation de service public. Le Conseil de MBA a fait le choix depuis le début de la délégation de service public avec l'entreprise Transdev-réseau Tréma. Eve Comtet-Sorabella, élue d'opposition (LFI), a défendu la Régie avec force hier soir quand la délibération portant sur le renouvellement de la DSP au 1er juillet 2024 s'est posée en début de conseil.
Échange plutôt tendu donc entre Claude Cannet, vice-présidente en charge du dossier, et Eve Comtet-Sorabella. Le moins que l'on puisse dire, c'est que celle-ci était d'attaque, rabrouant les élus communautaires qui manifestaient leur impatience à passer à un autre sujet : « Si cela vous gêne qu'on discute de ce sujet important, vous me le dite, je peux me lever et partir ! » a-t'elle lancé en pleine passe d'armes avec la vice-présidente !
Après cette mise au pli, l'échange a pu se poursuivre, Eve Comptet-Sorabella défendant sa façon de voir... « Des Agglomération de droite on fait le choix de la Régie... On peut aussi mixer. Je ne comprends pas pourquoi vous vous entêtés dans une DSP qui, selon le rapport qui nous a été donné à lire, n'est pas très efficace. Ce rapport est même à charge contre la DSP. »
La conseillère d'opposition trouvait le soutien de Dominique Jobart, qui avançait l'argument de la gestion des chauffeurs de camions à déchets en régie. « Si on y arrive pour eux, pourquoi n'y arriverait-on pas pour le transport collectif ? »
Réponses de Claude Cannet : « DSP ou pas, ce serait la même chose. À charge, c'est votre lecture, votre interprétation, nous ne serons jamais d'accord là-dessus. Ce qui nous anime, c'est l'efficacité, le service de qualité rendu à la population.
Pour trouver des chauffeurs, la DSP est plus efficace. Pour verdir le parc de véhicules aussi, car elle permet de trouver la technicité que nous n'avons pas et que nous n'aurons pas. Quant à la SPL, elle nous a clairement dit "je ne peux pas". Des analyses théoriques à la réalité, il y a un monde. »
Quant au transport des déchets, « ce n'est pas la même formation ni la même convention collective » a répondu le président Jean-Patrick Courtois.
L'échange a pris fin avec un argument ultime donné par la vice-présidente : « Les Régies concernent en général de flottes de moins de 10 véhicules. Ce n'est pas le cas chez nous. »
2 heures après, retour sur le transport collectif avec la vote du budget annexe dédié.
Pour Dominique Jobart (opposition), « on va dans le bon sens »... discordance cette fois avec Eve Comtet-Sorabella qui critiquait un résultat d'exploitation de 1,4 millions d'euros, « somme qui n'a pas été consacrée aux transports ». « Ce budget est peu ambitieux en fonctionnement » ajoutait-elle, « le cadencement n'est pas suffisant. Quant au projet hydrogène, il est à repréciser. Pour l'heure, ça ressemble plus à un projet commercial qui a peu de chance d'aboutir. Et ce n'est pas avec l'hydrogène qu'on va décarboner ! »
« Procès d'intention » a répondu Claude Cannet. « Cela fait des mois qu'on attend l'appel à projet de l'ADEME, raison pour laquelle l'hydrogène est en stand by. Ce qui ne nous empêche pas de prévoir le budget en conséquence. Comme cela, nous serons prêts ! »
Fin de partie sur les transports collectifs et arrivée à bon port : le budget annexe de 25,2 millions d'euros a été voté à une très large majorité. Section de fonctionnement 17,1 millions ; section d'investissement 8 millions.
Rodolphe Bretin
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