L’association Femmes solidaires Mâcon a pris la bonne l’habitude d’organiser des rencontres thématiques autour d’un sujet (jouets genrés, place des femmes dans les contes pour enfants…). Cette fois ci, le sujet était un mot : « sororité » et le lieu choisit était le « Tchin’e », bar à vin du centre mâconnais, privatisé pour l’occasion. Un lieu empreint de convivialité donc idéal pour le partage d’idées. Et effectivement, la trentaine de participantes et participants avaient des choses à dire.
« La mot sororité vient du Moyen-Âge, il désignait une communauté de religieuses. Il a été remis au gout du jour au début des années 70 par les féministes anglo-saxonnes », explique la président Colette Marchand en préambule.
Littéralement, il est le pendant du mot fraternité. « Mais il exclut donc la moitié de l’humanité », fait remarquer une participante. C’est pour cela qu’a été créé le mot adelphité, qui pour le coup est universel. Alors, le slogan « liberté, égalité et adelphité » bientôt affiché sur le fronton de nos mairies ? Nous n’en sommes pas encore là.
Pour beaucoup, le mot sororité signifie un regroupement solidaire de femmes pour faire avancer leurs droits bafoués par le patriarcat.
Et tout le monde s’accorde sur le fait que le vocabulaire est capital, que les mots structurent la pensée, qu’ils sont inclusifs et matérialisent une réalité. « C’est un socle, un point de départ » pour la conquête de l’égalité entre sexe. « C’est aussi pour cela qu’il est important de féminiser les noms de métiers », insistent les adhérentes.
Elles regrettaient par ailleurs le manque de mixité sociale et ethnique à leurs réunions. « Nous sommes essentiellement entre femmes blanches et éduquées, nous aimerions nous rapprocher des minorités dans les quartiers », ont-elles plaidé.
La solidarité féminine existe dans tous les quartiers et dans toutes les sociétés comme le montre le dynamisme des coopératives de femmes dans les pays de l’Hémisphère sud, soulignait une participante.
Le mot sororité a donc porté très loin le débat, preuve de l’utilité de telles rencontres et du besoin de partager ses idées.
Le prochain événement organisé par l'association se tiendra le 6 mars : une table-ronde sur le thème « femmes et ruralité » à l’amphithéâtre Guillemin avec notamment l’intervention de Marie-Pierre Monier, sénatrice de la Drôme.
David Bessenay