Quel est le lien entre l’orchestre symphonique de Mâcon et un quartier populaire ? Pour le savoir, découvrez le projet Symphonie pour 66 balcons.
Le 21 juin 2025. C’est ce jour-là que sera donné un concert assez particulier devant l’immeuble aux 66 balcons de Bioux. La date paraît à juste titre lointaine mais un projet de cette envergure s’anticipe longtemps à l’avance.
En résidence artistique, en partenariat avec l’ECL de Bioux et Mâcon Habitat (propriétaire de l'immeuble en question), depuis le 13 septembre, Damien Deshayes est venu présenter son travail, aux côtés du directeur de l’orchestre symphonique de Mâcon David Hurpeau et de Johanne Ciclet, responsable de l’Espace culturel et de loisirs.
Ce projet entre dans le cadre des « fresques sonores de l’orchestre symphonique de Macon qui tend à rapprocher la musique des quartiers.
Concrètement, après un appel à projets, Mâcon Symphonies a choisi d’installer Damien en résidence « à la fois pour sa capacité à aller vers les gens et pour sa qualité artistique. »
Depuis son arrivée, il est allé à la rencontre de 150 personnes, a effectué 100 heures de présence, réalisé 15 heures d’enregistrement qui ont abouti à un dérushage de 300 extraits audios (sons du quartier, témoignages des habitants, anecdotes…)
« On veut créer une communauté de sentiments entre tous ceux qui ont rencontré Damien. Il y aura un avant et en après. Le sens premier de ce projet, c’est de créer un lien avec la population », résume David Hurpeau.
L’artiste a pour mission de créer une œuvre musicale, à partir aussi de témoignages et de bruits enregistrés dans le quartier. « Mon objectif est de faire rencontrer des musiques actuelles comme le hip-hop avec des airs de jazz, des musiques de film. Ce mélange de styles s’est fait assez naturellement », commente l’artiste lyonnais.
Du monde aux balcons
Le 21 juin prochain, 5 à 6 balcons seront occupés par des voix et des instruments qui s’intégreront au concert des musiciens au pied de l’immeuble, ce qui techniquement sera une sacrée performance. Un concert « augmenté » avec de la musique, de l’électronique enrichi par des interludes incluant des témoignages d’habitants et qui promet d’être totalement inédit : sans rideau rouge avec la façade de l’immeuble comme décor, et pas de rangées de chaises pour les spectateurs mais plutôt des transats et des plaids pour sortir des codes du concert classique. Seule incertitude, la météo…
Ce spectacle sera conclu par une pièce finale en quatre mouvements (construction, vie de quartier le jour, vie de quartier la nuit, quartier perturbé qui retrouve son harmonie). Le tout sera capté, y compris par drone, et ensuite rendu accessible librement pour conserver la mémoire de l’événement. « Bioux est en quartier en transformation et notre orchestre peut accompagner cette transformation, l’adoucir, aider à la faire comprendre », conclut David Hurpeau.
D.B