Population, élu.e.s et autorités militaires et civiles avaient rendez-vous square de la Paix à Mâcon à 11h30 ce matin pour le traditionnel rassemblement de commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918. L'occasion aussi de décorer 7 militaires qui se sont distingués au cours de leur service.
1,4 millions de jeunes Français tués pendant cette guerre, 4 millions de blessés. C’est le bilan terrifiant de cette guerre que l’on a nommée la Grande guerre alors que « rien de ce qui est porteur de haine et de division ne peut-être grand » rappelle très justement le message de l’Union française des associations de combattants et victimes de guerre lu par Solène De Meric de Bellefontaine, étudiante, adhérente du Souvenir français.
L'horreur de la guerre illustrée par les mots de poilus :
Lettre d’Eugène-Emmanuel Lemercier à sa mère, 22 février 1915
« Tu ne peux savoir, ma mère aimée, ce que l’homme peut faire contre l’homme. Voici cinq jours que mes souliers sont gras de cervelles humaines, que j’écrase des thorax, que je rencontre des entrailles. Les hommes mangent le peu qu’ils ont, accotés à des cadavres. Le régiment a été héroïque : nous n’avons plus d’officiers. » Lettres d’un soldat, Chapelot, 1916, p. 135.
Lettre de Henri Barbusse à sa femme, 21 juin 1915
« Dans le boyau même, il y avait des cadavres qu’on ne peut retirer de là ni ensevelir (on n’a pas eu le temps jusqu’ici), et qu’on piétine en passant. L’un d’eux, qui a un masque de boue et deux trous d’yeux, laisse traîner une main qui est effilochée et à moitié détruite par les pieds des soldats qui se hâtent, en file, le long de ce boyau. On a pu le voir, le boyau étant couvert à cet endroit, on a allumé, une seconde. N’est-ce point macabre, ces morts qu’on use de la sorte comme de pauvres choses ? » Lettres de Henri Barbusse à sa femme, 1914-1917, Ernest Flammarion éditeur, 1937, p. 151.
Exercer son devoir de lucidité pour défendre la paix, comme le dit le ministre des Armées dans son message adressé à la nation, c’est mettre en question la vision manichéenne du monde propagée par certaines autorités et par nombre de médias grand public, vision qui est précisément la meilleure façon d’engager notre pays dans le pire : la guerre.
Les décorés du jour :
Médaille de la Défense nationale échelon or, sans croix, avec citation au cheffe d’escadron Jessica Martin, commandant de la compagnie de gendarmerie de Mâcon, et au capitaine Steeve Roussel, commandant de la communauté de brigade d’Autun.
Médaille de la Défense nationale échelon or avec citation collective à l’adjudant-chef Benoît Gadet, au gendarme William Grapin, du peloton de surveillance et d’intervention de Mâcon, et au gendarme Christophe Bunout.
Médaille d’honneur de bronze, du courage et du dévouement à l’adjudant-chef Richard Curiot et au sergent-chef Cyril Pheulin, du SDIS 71. Cette distinction est décernée à toute personne qui, au péril de sa vie, se porte au secours d’une ou plusieurs personnes en danger de mort.
Rodolphe Bretin
© Photos Rodolphe Bretin
Passage en revue des troupes par le lieutenant-colonel Ronan Cottin, délégué militaire départemental, et par le colonel Tomica Lukic, commandant de groupement de la gendarmerie de Saône-et-Loire
Lecture du message de l’Union française des associations de combattants et victimes de guerre par Solène De Meric de Bellefontaine, étudiante, adhérente du Souvenir français
Lecture du message du secrétaire d’État aux anciens combattants par M. le préfet Yves Séguy
Lecture d'une lettre d'un poilu à sa mère par Amalya Bonin et Tatiana Treboz, élèves au lycée Dumaine
Dépôt des flammes de l'espoir par les écoliers
Dépôt de gerbe par les associations d'anciens combattants
Dépôt de gerbe par les élu.e.s et autorités : Claude Cannet, vice-présidente du Conseil départemental, Benjamin Dirx, député, Yves Séguy, préfet de Saône-et-Loire, Jean-Patrick Courtois, maire de Mâcon, et le lieutenant-colonel Ronan Cottin, délégué militaire départemental