La CAVB tenait une réunion d’information post-vendanges mercredi à la cité des Climats. L’amélioration du bilan carbone de la filière est l’une des priorités.
Les rangs étaient clairsemés pour cette réunion de la CAVB(Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne) qui a pourtant abordé quelques points réglementaires importants (déclarations de récolte notamment), peut-être faut-il y voir une certaine lassitude après une année si compliquée. « Je ne me hasarderai pas à faire une estimation de récolte 2024 car les situations ont été très hétérogènes », résume prudemment Véronique Lacharme, responsable contrôle de la CAVB.
Au-delà des tracas du millésime, la filière reste focus sur un objectif à plus long terme comme l’a rappelé Mathieu Oudot du BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne)). Le vignoble Bourguignon s’est en effet lancé dans un défi de neutralité carbone à horizon 2035, encouragé en cela par les contraintes environnementales, les attentes des marchés et les évolutions sociétales.
« Ce n’est pas une démarche réglementaire mais bien volontaire pour ne plus subir », explique le spécialiste.
A ce jour, le vignoble émet 380 000 tonnes de carbone (l’équivalent d’une ville de 40 000 habitants), il souhaite atteindre 150 000 tonnes, « un seuil incompressible, il ne s’agit pas de faire de l’écologie punitive ».
Ils sont répartis de la façon suivante : 34 % viennent des matériaux entrants, 26 % des déplacements, 13 % du Fret, 10 % des immobilisations, 7 % de l’énergie des travaux de la vigne et 5 % de l’énergie dans les chais.
Le poste plus émissif en carbone est celui de l’emballage, principalement la bouteille en verre qui demande beaucoup d’énergie pour être produite et aussi pour être transportée (surtout si celle est lourde).
Le BIVB a donc présenté une série (38 au total) de mesures pratico-pratiques pour baisser son empreinte carbone : bouteilles allégées, réemploi, faire appel à des moyens de transports vertueux (biocarburants, électrique).
La filière doit aussi, dans le sens inverse, apprendre à mesurer ce qu’elle capte grâce à ses couverts végétaux, ceps de vignes. Le potentiel estimé du vignoble serait de l’ordre de 40 000 tonnes et de 150 000 tonnes si l’on prend en compte l’ensemble du territoire des aires de production.
Mathieu Oudot invite les vignerons à calculer leur propre empreinte carbone sur le site du BIVB grâce à Wine pilot, une solution juste et gratuite alors que plusieurs offres commerciales pas très fiables et onéreuses existent sur le marché. L’outil permet aussi de simuler un plan d’actions pour réduire ses émissions. Une bonne façon de s’engager dans la voie incontournable de la décarbonation.
DB
Adèle Staveley est intervenue pour présenter les évolutions réglementaires du côté des Douanes.