Ce vendredi 4 octobre 2024, la Directrice régionale des affaires culturelles Bourgogne Franche-Comté Aymée Rogé, le Maire de Mâcon et vice-président du Conseil Départemental Jean-Patrick Courtois et Hervé Reynaud adjoint au Maire et Vice-président du Conseil Départemental chargé de la culture et du patrimoine historique ont remis officiellement le label Architecture contemporaine remarquable au Temple protestant de Mâcon.
De nombreuses personnalités étaient conviées à la cérémonie parmi lesquelles : les pasteurs Robin Sautter, président du Conseil Régional de l’Église Protestante Unie, Pierre Emmanuel Guibal du Consistoire, Philippe Vidal, président du consistoire Saône-et-Loire – Ain et des membres du conseil presbytéral.
Dans son discours inaugural, Hervé Reynaud a rappelé le Temple appartient à deux propriétaires : la commune qui possède le terrain et la paroisse à qui appartient l’immeuble.
Ce Temple a bénéficié de la puissance créatrice de deux architectes Oskar Bitterli de Zurich et Barnabé Augros de Mâcon.
Une page d’histoire protestante
En décembre 1561, l’Église Protestante de Mâcon était parfaitement organisée et la municipalité composée entièrement de Réformés remettait aux Protestants les Halles de la Ville pour célébrer librement leurs cultes.
La moitié de la population avait adhéré au protestantisme.
Cela ne dura que deux années car les guerres de religion et la Saint-Barthélemy en 1572 conduisirent de nombreux Réformés à la semi-clandestinité ou à l’exil.
Grâce à l’Edit de Nantes, le culte public put être célébré à Hurigny puis ce fut la construction d’un Temple à la petite Coupée.
En 1685, c’est la Révocation de l’Edit de Nantes, le culte est interdit et le temple rasé en 1686 par ordre du Roi Louis XIV.
Les Protestants abjurent ou s’exilent, sachant que l’état civil leur était interdit
Le silence s’imposa pendant 150 longues années.
C’est en 1833 que la communauté protestante renaît à Mâcon et s’installe dans un local municipal, dénommé chapelle protestante au 3 de la rue Gambetta.
Au début des années 1960, le maire Louis Escande informe l’Église Protestante qu’un projet d’urbanisme prévoit de démolir les immeubles situés au bas de cette rue...
Soucieux de trouver une solution réaliste et satisfaisante pour tous, le maire Louis Escande et le secrétaire général de la mairie Charles Marceau, proposèrent un terrain militaire au 32, rue Saint Antoine.
La première pierre fut posée en 1963 par le pasteur Boegner, président de la Fédération protestante – celui qui défendit les juifs auprès du Maréchal Pétain - et le 15 octobre 1967 était inauguré le Temple de Mâcon.
Un vestige de la caserne sera supprimé et remplacé par un bâtiment neuf en 2005 et l’église bénéficie ainsi d’une superficie d’une centaine de mètres carrés, destinés au presbytère et à une salle aménagée.
57 années se sont écoulées et le Temple est bien implanté dans la vie de la Cité avec l’organisation de conférences ouvertes à tous, des études bibliques et l'accueil régulier de concerts. Ses locaux sont également loués à deux associations évangéliques.
Le Temple ouvre également ses portes aux jeunes du conservatoire de Mâcon afin qu’ils puissent bénéficier des orgues.
« Mâcon n’a jamais cessé de muer, de se renouveler, sans renier ce qui fait sa force et son identité », a indiqué Jean-Patrick Courtois. « Le temple protestant est une porte ouverte sur cette histoire. Il s’enrichit désormais du label Architecture contemporaine remarquable, qui le place un peu plus comme un pôle certes cultuel, mais aussi culturel et patrimonial au centre de Mâcon. »
C'est le Pasteur Pierre-Emmanuel Guibal qui a clos la cérémonie en expliquant l’approche architecturale d’un Temple protestant.
Maryse Amélineau
Photos © Maryse Amélineau