La concentration était à son maximum ce jeudi 6 juillet à la salle du pressoir, où s’affrontaient plus de cent écoliers et écolières dans une compétition organisée par leurs classes de CP-CM1, emmenées avec brio par leur maitresse Sandrine Descombes.
Cette compétition s’inscrit dans le programme de la Fédération Française d’Echecs et plus précisément dans le cadre du programme Class’echecs, que porte l’Éducation nationale.
Comme le dit avec une grande simplicité Sandrine Descombes, « Le jeu d'échecs est une activité à la fois intellectuelle, ludique et sportive, qui permet de développer des compétences diverses chez les enfants qui le pratiquent, notamment des capacités intellectuelles telles que la mémoire, le raisonnement logique, la capacité d'abstraction, l'analyse de problèmes et la mise en œuvre de stratégies de résolution. Le jeu d'échecs s'apprend et se pratique dès le plus jeune âge.
La pratique des échecs contribue à la construction de la personnalité en encourageant l'attention, l'imagination, l'anticipation, le jugement et la confiance en soi. Le jeu d'échecs participe à développer l'apprentissage des règles et le respect d'autrui, et à ce titre participe de l'apprentissage de la citoyenneté. C’est, pour une enseignante, très positif pour le parcours éducatif des jeunes, et les enfants raffolent de cette discipline. Je remarque leur plaisir de se rencontrer, de rentrer en compétition…
A la récré, ils sont nombreux à sortir les échiquiers… Nous avons aujourd’hui, avec nous, des papas et mamans qui ont transmis le virus à leurs enfants, mais très souvent cela fonctionne dans l’autre sens, les petits diffusent même cette pratique auprès de leurs parents de leur frères et soeurs, et c’est une leçon de modestie, car souvent ce n’est pas le plus ancien, le plus titré, qui gagne… le respect de l’autre est de mise, la maîtrise des émotions, comme le développement de la personnalité sont des résultantes surprenantes qui expliquent le succès des échecs auprès de nos élèves… »
Madame Descombes avoue avec un large sourire qu‘elle a appris le jeu, avec et auprès des enfants, dans le cadre du projet QuotiChess, qu’elle a mis en oeuvre dans l’école qui l’a suivi unanimement.
« Ce projet permet la pratique du jeu d’échecs en classe en articulant les différents domaines de connaissances, de compétences et de culture. C’est un serious game de la culture humaine mondiale.
Il s’agit tout d’abord de faire des parties d’échecs via le réseau social Twitter. Mobilisant tout le socle pédagogique, mais conduisant à l’échange avec d’autres classes nationales et même internationales… la classe joue un coup par jour…
Le résultat dans la pratique de ce matin est stupéfiant. La maitresse de cérémonie enregistre sur la plateforme et logiciel de la FFE les résultats des parties qui durent 8 minutes. À la sonnerie de la clochette, le silence comme par magie s’abat sur la grande salle où les enfants, assis à même le sol, plongent dans une concentration profonde, les cerveaux sont en marche, on sent sourdre la tension, mais aussi le plaisir, la délectation…
La remise des résultats est prévue pour midi, il n’y a pas de récompenses, « la récompense c’est le plaisir de jouer… » nous dit la maitresse des CM.
Ah si ! J’oubliai. « Après le repas de midi, il y aura la Grande Boom, avec toute l’école, une façon top de finir l’année… et de partir en vacances en faisant dans les valises une petite place à l’échiquier ! »
J.-Y. Beaudot