Ce dimanche, le « Musée à volonté » a attiré beaucoup de monde à Solutré !
Depuis le début de l'été, le Musée de la Préhistoire accueillent de nombreux visiteurs et sa fréquentation augmente par rapport à l'année dernière.
« Au mois de juin, on a enregistré 10% de plus de fréquentation. On est assez contents. Et au mois de juillet une hausse de 17%. Le musée accueille beaucoup de hollandais, des belges.
Les nombreuses animations contribuent à amener les grands parents avec leurs petits-enfants. Et ça se passe plutôt bien. Cette année, il fait moins chaud que l'année dernière et cela joue également sur la fréquentation.
La boutique progresse un petit peu de 2% ce mois-ci. C'est peu par rapport à l'année dernière. On a toujours des produits en lien en partie avec l'expo temporaire ; on vend donc beaucoup de Vénus.
Le premier dimanche du mois, gratuit, une médiatrice présente des objets et outils au musée et donne des explications détaillées. Elle a beaucoup de monde depuis ce matin », a indiqué la référente du musée Marie-Thérèse.
Camille D'orazio, médiatrice au Grand Site est revenue sur ce premier dimanche d'août au musée :
« Aujourd'hui c'était Musée à volonté, c'est à dire qu'une médiatrice est là pour les visiteurs et on répond à toutes les questions. Ce dimanche, il y avait une belle fréquentation tout public, famille, individuel, jeunes couples avec beaucoup de belges et de néerlandais. Tout au long de la journée c'était très fluide. Beaucoup de personnes étaient très intéressées.
Mon rôle était : d'expliquer la chasse à Solutré, l'utilisation de l'animal, l'activité Tout est bon dans le renne, une fois que l'animal était chassé, dépecé, ce qui advenait des parties de l'animal ; de démonter la légende des fameux chevaux précipités de la Roche qui a permis de faire connaître le site. Là, on explique les techniques de chasse avec ce propulseur à sagaie utilisé au pied de la Roche de Solutré. Il y avait une quantité énorme de chevaux, entre 100 à 120 000 chevaux abattus sur le site de Solutré sur 40 000 ans d'occupation. De moins 50 000 ans à moins de 10 000 ans, le site a été occupé d'abord par Néandertal puis, ensuite, par Homo Sapiens. Et les hommes étaient nomades à cette époque là. Ils se déplaçaient et venaient ici pour chasser. On a parlé également de l'art pour faire le lien avec l'exposition temporaire Femmes de la préhistoire. Ici, on a pu aborder la sculpture, la gravure, la parure et même les instruments de musique (flûte en os, rhomb, racleur, lithophone avec lame en silex) même s'ils n'ont pas été retrouvés sur ce site.
J'avais deux tables de médiation. Une première table pour parler de tout est bon dans le renne, et d'expliquer toutes les parties du renne et une deuxième pour aborder l'art de la préhistoire, l'art à Solutré et les visiteurs ont pu faire un peu de musique. Les enfants venaient avec leur carnet, parce qu'ils se préparaient pour l'école. Ils avaient entendu des choses et posaient des questions comme, pourquoi les hommes chassaient ? »
Si la médiatrice est heureuse de partager son savoir avec le public, les visiteurs semblent, eux, fascinés par ce qu'ils découvrent. C'est le cas de Yann, Valentin, Jean-Marc, Gilette et Pierre.
Yann de l'Ain découvre le musée pour la première fois et le trouve : « très intéressant avec beaucoup d'informations. J'ai même envie d'en savoir plus finalement. C'est peut-être le plus beau compliment que je puisse faire. Sur la visite temporaire, je trouve qu'ils sont parfaitement dans le vrai. La façon dont on voit l'histoire humaine est très genrée et il y aurait beaucoup de choses à faire là-dessus. C'est bien dommage que l'on en sache pas plus. »
Valentin de Chaintré, passionné par la préhistoire, n'avait pas remis les pieds au musée depuis l'âge de 7 ans.
« C'est un plaisir d'être là, mais avec les enfants on est obligé de survoler un petit peu. Ils ont beaucoup aimé aussi. On a eu des explications par une dame sur l'usage des peaux d'animaux, c'était un moment très sympa. On est resté longtemps. Je trouve l'exposition sur les Femmes de la préhistoire très intéressante parce que l'on a eu une image de la préhistoire étriquée, maintenant ça change un peu. Voir une approche intelligente, un peu plus objective moins modelée par un cinéma cliché, c'est intéressant. Mais c'est un peu frustrant parce que l'on sent qu'il y a des limites justement à ce que les scientifiques peuvent découvrir sur les organisations au niveau de la société. C'est impressionnant de voir qu'on a découvert tout ça dans des endroits où l'on passe tous les jours sans trop y penser, le travail fournit pour déterrer cela, l'analyser et l'interpréter. Nous, on est vraiment ravis. »
Jean-Marc et Gilette de Lyon viennent au musée pour la première fois.
« J'étais déjà venu à Solutré mais je ne savais pas qu'il y avait un musée. C'est vrai qu'il est très intéressant » confie Jean-Marc.
Et Gilette de poursuivre : « On ne savait pas qu'à la Roche de Solutré on pouvait trouver tout ça, c'est passionnant. Les découvreurs ont fait un travail vraiment minutieux. Pour les enfants, ce musée est extrêmement intéressant. »
Quant à Pierre de la Roche Vineuse, il est géologue et a écrit un ouvrage publié par le Grand Site qui vient de sortir.
« La nouvelle présentation du musée est très bien faite. C'est très intéressant. Je m'intéresse surtout à la géologie. 600 000 ans, ça me parle. Je suis l'auteur d'un petit guide qui présente la géologie comme un cheminement que l'on pourra commenter quand ce sera au point. Le fascicule doit être disponible au musée. La géologie manque un peu à Solutré. »
Souvenirs
M.A.
Photos © Maryse Amélineau