Les Départements sont les 1ers financiers des SDIS. Un président de Département et également président du SDIS de son département, qui a un directeur pour le faire fonctionner. François Sauvadet a précisément défendu l'échelon départemental pour garantir une qualité de secours dans l'avenir, tout en appelant l'Etat à ses responsabilités.
Ce n’est évidemment pas parce que son intervention en tant président des Départements de France ce midi était au congrès national de pompiers qu’il s’est permis ces mots. L’heure n’est pas à la plaisanterie. En quelques minutes, il a rappelé le contexte politico-socio-économique de la France en général et des Départements en particulier, défendant bec et ongle cette collectivité comme étant la plus apte à faire face à la situation. Une « situation inédite » à double titres : d’abord par le contexte climatique, qui bouscule sévèrement notre système de secours ; ensuite par l’ampleur du déficit public. »
Côté des Départements, la situation est de plus en plus difficile : « Les dépenses sociales explosent. Or, elles sont le premier poste de dépenses des Départements. Et à la différence de la crise de 2008, nous vivons cette fois la chute des recettes. Il va falloir prioriser et rechercher l’efficience. Il faut évidemment que l’Etat nous donne des objectifs clairs, que le cap soit clair en tout point du territoire. Car c’est là que réside notre force, dans les territoires. »
François Sauvadet a ensuite évoqué trois lignes rouges à ne pas franchir côté Etat : « d’abord veiller à ne pas déstabiliser le système de protection civile, qui a fait ses preuves. Il est une chance pour notre pays. Il repose en grande partie sur les volontaires et est efficace comme ça. Ensuite, soutenir l’importance de chaque pompier dans nos villages. Chacun et chacune d’entre eux comptent. Enfin, ne pas sacrifier les investissements d’avenir. »
« La pression du quotidien est forte sur nos sapeurs pompiers. Il ne faut pas qu’ils pallient les défaillances du système de santé. Or on le sait bien, la plupart des interventions sont du secours à la personne, avec du transport. Mais les pompiers ne doivent pas être considérés comme tels par notre système de santé, des transporteurs. »
Il a appelé à relancer sans délai les travaux du Beauvau de la Sécurité civile afin d’identifier rapidement les solutions qui permettront de relever les défis qui s’imposent aux SDIS : clarifier les missions, rénover le financement, et apporter une véritable reconnaissance à ceux qui se sont durablement engagés au service de la Nation.
Il a rappelé que l’Etat verse 700 millions d’euros à la Sécurité civile quant les Départements contribuent à hauteur de 50 % des 5,6 milliards qu’elle coûte !
Pour encourager le volontariat, il propose l’attribution de trimestres de bonification de retraite à tous les volontaires, en fonction de leur activité et non de leur situation professionnelle.
« La revalorisation des indemnités des sapeurs pompiers volontaires est la juste reconnaissance de leur engagement. L’Etat doit être là aussi pour ça, car cela relève de la solidarité nationale. » Il faut que l’Etat prennent ses responsabilités avec une contribution supplémentaire nécessaire. Il a évoqué une éventuelle part de la « taxe de séjour affectée aux SDIS » compte tenu des arrivées massives dans certains endroits de France en été.
Un discours qu’il a conclu en soulignant trois principes qui doivent guider l’action des Départements pour la Sécurité civile dans les toutes prochaines années : reconnaissance, efficience et engagement. « Je mènerai ce combat de l’importance des Départements pour relever ces défis. »
Rodolphe Bretin