Soit 40 millions de moins que l'année dernière. Le président André Accary en a fait l’annonce cet après-midi lors d’une conférence de presse. Il sera soumis à l'assemblée départementale en fin de semaine.
On se rappellera que le budget du Département est habituellement voté en décembre par l’assemblée départementale. Compte tenu de la situation financière du pays et du contexte politique (censure), le vote du budget a été repoussé à mars, une première en 10 ans !
Dès octobre l’année dernière, il avait prévenu et alerté sur un budget amputé de 35 millions d’€ (cliquez ici pour lire notre article). Malgré cette « facture », le président et ses vice-présidents sont parvenus à boucler le budget, qui sera évidemment en baisse par rapport à l’année dernière (de 40 millions d’€). Néanmoins, « rien n’est supprimé » a-t’il rassuré. Certaines compétences obligatoires sont mêmes augmentées : + 2 % pour l’autonomie, passant de 224 millions à 229 millions ; + 7 % pour la protection de l’enfance, passant de 106 millions à 113 millions d’€ ; + 13,4 % pour la sécurité civile, passant de 26 à 30 millions.
Si rien n’est supprimé, en revanche, la santé, la culture, l’agriculture, le sport et le tourisme vont connaitre des baisses. « Nous avons regardé à la loupe chaque politique publique et, en balance, nous pris en compte les besoins croissants en matière de solidarité, qui est notre compétence première, ainsi qu'en matière d’aménagement du territoire, vital pour notre économie locale. »
Le budget de fonctionnement interne de la collectivité est aussi réduit, de 8 %.
« On intègre les efforts de l’État (NDLR : rappelons à ce sujet que le Département ne lève pas d’impôt et est financé intégralement par les dotations de l’Etat et par les droits de mutations sur les transactions immobilières), on ne fait aucun sacrifice et on maintient un niveau d’investissement conséquent. On surveille l’endettement, que l’on maintient en dessous du seuil d’alerte » a détaillé le président Accary. Un investissement qui sera de 138 millions.
Les 490 dossiers d’aides aux communes sont traités, ce qui représente une enveloppe de 126 millions. « Nous savons que ces aides sont importantes pour l’économie locale, car ce sont la plupart du temps des entreprises locales qui réalisent les travaux. Et nous ne voulons surtout pas ajouter de la crise à la crise » a complété Sébastien Martin.
Une grande vigilance est portée sur l’endettement : « Nous sommes à une capacité de remboursement qui s’étale sur 7,7 années, ce qui bien en dessous du seuil d’alerte, situé à 10-12 ans. L’année dernière, nous étions à 7,4 années, mais nous nous étions habitués à 4 années auparavant… »
Reste une incertitude sur les ressources allouées à l’allocation spécifique de solidarité. « Elles représentent 14 millions par an. Ajoutez à cela l’augmentation de 1,7 % du RSA, soit 750 000 € de plus, et vous avez là encore matière à préoccupations. Sur l'ASS, nous ne savons encore rien. » Quoi qu'il en soit, il y aura possibilité pour la collectivité de prendre des décisions modificatives en juin et en novembre.
Pas de panique donc. De la maîtrise, de la mesure et de la modération. « Notre gestion passée nous permet d'avancer sans lâcher personne » ont bien souligné Sébastien Martin, premier vice-président, et Dominique Lotte, vice-président en charge de la santé et des services publics. « Notre situation est meilleure que celle de bien des Départements qui, pour certains, font des sacrifices » avait indiqué le président quelques minutes avant, précisant que « l’effort demandé par l'État aux collectivités locales, extrêmement lourd, représente 2,2 milliards d’€ ; 900 millions pour les seuls Départements ! »
Rodolphe Bretin