L'artiste ouvrira le festival à Charnay le 10 novembre. Avant cela, il s'est confié à macon-infos d'une manière tout à fait exceptionnelle. Il a eu la bonté de nous livrer une part de son enfance difficile. Entretien intimiste et exclusif avec ce fils spirituel de Thierry Le Luron, au plus de 100 voix et qui fait passer son public du rire aux larmes, de joie...
Bonjour Erick Baert. Vous n'avez jamais rêvé de scène et de spectacle, et pourtant vous voilà en haut de l'affiche. Comment les choses ont commencé pour vous ?
Tout a commencé dans ma chambre où je m'enfermais, je me réfugiais. J'avais 9-10 ans et j'enregistrais Thierry Le Luron sur mon magnétophone pour m'amuser à faire pareil. C'était seulement cela, un amusement, sans l'idée derrière la tête de devenir une vedette et de faire le même métier que lui, pas du tout. Je m'amusais simplement, je m'évadais.
Vous m'avez livré un terrible secret, souhaitant qu'en le rendant public, cela puisse, peut-être, aider d'autres personnes, donner de l'espoir. En même temps, c'est ce qui a fait l'artiste que vous êtes, bourreau de travail et perfectionniste ?
Tout a fait. Mon père était alcoolique et violent. Il y avait des attouchements aussi. La rencontre télévisuelle avec Thierry Le Luron m'a sauvée la vie. Je m'en suis sorti grâce à l'imitation, grâce à lui, premier des performers. Quand il est mort, ça m'a fait un choc, malgré mon jeune âge et le fait que je ne l'ai jamais rencontré physiquement.
Quand je travaille, j'ai le sentiment d'être en lui. Je m'entraîne vocalement 10h à 14h par jour, je suis artiste 97 % de ma vie, c'est une drogue. Je rend ici hommage à ma femme, qui a bien compris le bonhomme puisqu'elle travaille avec moi. 27 ans que ça dure !
Mais si vous vous cachiez, qui a d'abord découvert votre talent ?
Ma première admiratrice fut ma sœur. Elle m'avait enregistré et quand elle s'est mariée, elle m'a demandé de faire une imitation. Elle ne m'avait pas prévenu avant... J'avais 17 ans ½. Mon premier public ont donc été les invités de son mariage.
Après, je m'y suis mis tard, à 25 ans, poussé par quelqu'un qui avait apprécié ce que je faisais pour faire rire les copains à l'armée. Puis, il y a eu Coup d'humour et Graines de star. Les choses étaient lancées.
Vous travaillez un temps pour Michel Drucker, où vous prenez pleinement conscience de ce que vous ne voulez pas faire, à savoir l'humour à la commande, imiter les politiques...
Exactement. Je ne me suis pas amusé pendant cette période comme je m'amusais dans ma chambre. On me demandait d'imiter Le Pen, Maigret etc. des gens qui ne m'intéressaient pas, qui ne cadraient pas du tout avec ce que j'étais et ce j'aimais faire. Ce que j'aime le plus, c'est chanter. Chez Drucker, je n'étais pas à ma place. Bien plus qu'un imitateur, je me définis comme un performer vocal.
Donc vous quittez le plateau télé et vous partez avec... Gilbert Montagné !
Oui, en tournée avec lui. J'ai fait 60 dates en avant-première de ses concert. Chaque fois pendant 40 minutes. Là, j'ai pris du plaisir, j'étais en phase avec le public, devant moi, qui me redemandait. Et lui m'a donné beaucoup de bons conseils, même si à un moment, je lui volais un peu la vedette. Il ne m'en a pas voulu, sa femme et lui étaient heureux pour moi. Un grand monsieur Gilbert ! Merci.
Vous préparer ce spectacle depuis longtemps ?
Oh que oui. J'y travaille depuis cinq ans. Et les gens me le rendent en mille car ils apprécient à un point que je n'imaginais pas. Certaines personnes sur qui cela agit un peu comme l'hypnose sont bouleversées. Je dois dire aussi que, dans mes imitations, je réponds à la demande des personnes qui me suivent sur les réseaux sociaux, ce qui fait que nous sommes en symbiose.
Le 10 novembre à Charnay, ce sera votre première en Bourgogne ?
Oui tout à fait. Ce sera aussi mon premier gros festival.
Par avance, je suis désolé, je ne bois pas de vin. J'ai une relation uniquement olfactive avec lui, j'aime en sentir les arômes.
Quoi qu'il en soit, je suis évidemment impatient de venir. Je sais que les gens en Mâconnais ne me connaissent pas. Je viens donc avec la volonté de conquérir les cœurs et les âmes bourguignonnes, avec mes musiciens avec lesquels on se prépare chaque jour pour ce grand rendez-vous. À très vite.
Propos recueillis par Rodolphe Bretin
« Bluffés par sa prestation au dernier Festival d’Avignon, nous avons été conquis par sa performance d’imitateur, avec une première partie d’humour décalé. Plus qu’un spectacle, un show scénique et musical avec quatre musiciens fabuleux. Erick Baert interprète une centaine de voix en passant par Hallyday, Brel, Bashung, Biolay, Julien Doré, Mick Jagger, Luis Amstrong, ACDC, Coldplay, Depeche Mode, Céline Dion. Préparez-vous à vivre un ascenseur émotionnel, en passant du rire aux larmes !
Erick Baert a participé à de nombreuses émissions TV : Graines de stars, Vivement dimanche, Les Grands du Rire, le Grand Cabaret etc. »
Le Festival Les Vendanges de l'humour