Communiqué de l'Association de défense des malades, invalides et handicapés

Élisabeth Borne a présenté ce 10 janvier le projet du Gouvernement pour les retraites. Nul n’est dupe, ce projet de loi est un nouveau recul social pour toutes les catégories de travailleurs, encore plus pour les plus fragiles, les femmes qui touchant souvent une petite pension seront obligées, sous certaines conditions, de travailler de 2 à 4 mois de plus que leur compagnon afin de bénéficier d’une retraite à taux plein. Il va à l’encontre des aspirations à mieux vivre de l’ensemble de la population.

En milieu ordinaire, le report de l’âge de la retraite à 64 ans et le passage de la durée de cotisation à 43 ans pour une retraite à taux plein aura des conséquences graves sur l’état de santé de beaucoup de personnes déjà usées à l’âge actuel de la prise de retraite. Ce choix témoigne d’un manque de respect vis à-vis des travailleuses et travailleurs les plus fragiles et exposés et, aussi, des personnes privées d’emploi ou aux carrières incomplètes qui se multiplierons si ce projet voit le jour.

Les salariés handicapés ou malades ou invalides seront aussi impactés par l’allongement de la durée de cotisation. Les seuils de départ à la retraite ne sont pas modifiés par la nouvelle loi mais les atteindre sera plus difficile. Seules 2000 à 3000 personnes remplirons les critères pour prendre une retraite anticipée à 55 ans sur un total annuel de 650.000 nouveaux retraités. En effet, le plus grand nombre sont exclus de cette possibilité du fait d’une entrée tardive dans le monde du travail et/ou d’une fin de vie professionnelle en maladie ou en invalidité.

De plus, rien n’assure que la retraite à taux plein pour les personnes handicapées sera maintenue à 62 ans alors que beaucoup sont déjà usés avant 60 ans. Les personnes handicapées en ESAT sont toujours les plus mal loties (ce sont des usagers et non des travailleurs et travailleuses, donc ils ne bénéficient pas du code du travail). Ils ont des retraites de misère car calculées uniquement sur le salaire de base et l’aide au poste.

Le complément de revenu apporté par l’AAH ne rentre pas en compte dans ce calcul. Cela induit une retraite maximale de 800€ bien en dessous du seuil de pauvreté malgré un nombre d’années de travail identiques aux salariés du privé.

Nous n’abordons pas dans ce communiqué les retraites des personnes qui ont effectuées des travaux pénibles et ont une espérance de vie en dessous de la moyenne. Ou encore, les personnes qui ont été contraintes à la multiplication de petits boulots indispensables pourtant à la population. Cela demanderait une étude à part entière et les situations particulières seraient aussi nombreuses que le nombre de bénéficiaires.

Hormis le retrait de cette nouvelle loi injuste pour l’ensemble des travailleurs.

L’AMI renouvelle ses DEMANDES RÉCURRENTES :

 Possibilité de départ à 55 ans pour toutes les travailleuses/travailleurs handicapés que ce soit en ESAT, entreprise adaptée ou en milieu ordinaire et ce dès 20 ans d’activité avec un taux d’incapacité de 5O %

 Possibilité de départ à 55 ans pour les personnes en invalidité ou inaptes au travail

 Pension minimale égale au SMIC.

L’AMI APPELLE : Ses adhérentes et adhérents, les personnes qui soutiennent son action à participer aux initiatives prises dans les localités ainsi qu’aux manifestations organisées par les organisations syndicales ou autres mouvements