mardi 16 avril 2024

Mâconnais

 

Et pourtant le jeune R.M. était à nouveau dans le box des accusés cet après-midi, en comparution immédiate pour vol de voiture, conduite sans permis, cambriolage, tentative de vol et consommation de stup.

Des délits commis sur les communes de Mâcon, St-Lauren-sur-Saône (29 juillet – tentative de vol et usage de produit stupéfiants), St-Julien en Genevois (23 juillet – vol et tentative de vol) et Tournus (8 et 9 juillet – usage de produits stupéfiants en récidive).

Dernier en date, le 29 juillet à Mâcon : conduite d'un véhicule sans permis. Le matin à 7h00, les policiers en patrouille repère un véhicule Dacia duster avec un conducteur qu'ils connaissent pour ne pas avoir de permis de conduire. Il s'avère que le véhicule a été volé le 24 juillet à St-Julien-en-Genevois dans une maison où se trouvaient les propriétaires, installés en terrasse avec des amis. Ils écoutaient de la musique et n'ont pas entendu le voleur, qui est parti avec 300 € (500 € selon le plaignant), et les clefs du Dacia duster.

Bijoux en or et ordinateur portable ont également été subtilisés. Mais R.M. nie ces vols, ne reconnaissant que le vol de la voiture et de l'argent, qui lui servira a acheter de la drogue.

Une BMW est aussi l'objet d'une tentative de vol. Elle est équipée d'un dispositif de démarrage avec éthylotest. Le véhicule ne démarrera pas. R.M. était alcoolisé... mais il nie avoir tenté de voler cette voiture.

En revanche, il remet ça le 29 juillet dans une maison en rénovation à St-Laurent, dans sa commune de résidence. « La porte-fenêtre était ouverte, je suis rentré pour voler les outils. »

« Pour quoi faire ? » demande le juge, qui enchaine les « pourquoi », tentant de percer le mystère de ce jeune particulièrement braqué, chez qui les explications ne sortent pas. C'est en lui parlant de sa mère, présente dans la salle d'audience avec une amie, que la colère commence tout juste à sortir... « À 16 ans, elle m'a laissé à la rue quand elle a eu son jules. Elle me dit rien, elle m'a pas dit ce qu'elle vous dit, je suis tout seul, je me débrouille tout seul depuis que j'ai 16 ans. J'ai du mal à parler avec les gens » ajoute-t'il.

Le tribunal est sensible à cette première explication qui a tant peiné à sortir. « Ça nous aide à comprendre, ça n'excuse rien mais c'est important quand même car ce qui se joue aujourd'hui l'est beaucoup pour vous. On n'est pas là pour vous enfoncer. Nous sommes là aussi pour recevoir ce que vous avez dire, pour comprendre. »

En aparté, à la suspension d'audience pour le délibéré, la maman défend sa cause : « Il exagère beaucoup, il est aussi braqué contre moi. Je l'ai laissé une heure quand il avait seize ans. J'ai été permissive avec lui, contrairement à la mère que j'ai été pour son frère aîné, avec qui j'étais très peu souple. Le résultat m'afflige, j'en suis très triste. Mais quoi qu'il arrive, je serai là pour lui, quoi qu'il pense de moi. »

Les relations avec le papa sont inexistantes depuis des années.

R.M. a déjà un lourd passé judiciaire pour son âge. Il a connu le centre éducatif renforcé, le centre éducatif fermé, et le bracelet électronique en guise d'aménagement de peine. Sept mentions au casier dont deux en tant que mineur, pour outrage, rébellion, violence contre un agent de service public (éducateur du CEF). Le suivi avec le SPIP n'a pas d'effet. Le jeune en veut à la terre entière. Il est blessé, braqué, entêté.

Il avoue prendre du cannabis depuis qu'il a 14 ans. ! Ce qui n'arrange rien.

Lors de la perquisition à son domicile, chez sa mère, les policiers trouvent 41,7g de résine de cannabis. À Tournus 15 jours avant, les gendarmes interviennent pour un tapage dans lequel il est impliqué et trouve sur lui 3,49g de cocaïne.

« Mais vous l'achetez avec quel argent la drogue ? Vous n'avez pas de revenu.

- Ma mère m'en donne un peu. Je fume du cannabis, mais j'ai jamais touché à la cocaïne.

- Alors c'était pour qui ? »

Pas de réponse... R.M. est à nouveau braqué. Son dossier fait état de jeux sportifs, mais la chose n'est pas crédible pour l'achat de drogue dans la quantité trouvée.

« Après 10 mois de bracelet électronique, on vous retrouve ici, 4 mois après la sortie » déplore le juge. « Vous voulez faire quoi de votre vie ? Il est grand temps de parler , de faire des choix » demande-t'il posément. Il voudrait être éducateur sportif. Mais bon, l'heure n'est pas encore à la pleine conscience de ses actes ni à l'introspection...

R.M. est déclaré coupable des faits qui lui sont reprochés ce mois de juillet 2022. Il est relaxé pour l'usage de stupéfiants en 2021. Le sursis est néanmoins révoqué. Il repart donc en prison pour 16 mois fermes, révocation du sursis compris (restaient 4 mois à faire). Un nouveau sursis de 6 mois est prononcé, d'une durée de 2 ans. Il a évidemment obligation de soin et de travail, ainsi que d'indemnisation des victimes, qui se sont portées parties civiles.

Rodolphe Bretin

 

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