André Accary, président du Conseil départemental de Saône-et-Loire, et Amelle Deschamps, vice-présidente chargée l'enfance, ont dévoilé ce jeudi 4 avril le lieu d'implantation du futur village d'enfants et le porteur de projet retenu pour mener à bien cette réalisation.

André Accary a expliqué la démarche : « Le Département de Saône-et-Loire dispose de la compétence de la protection de l'enfance, une action majeure. La protection de l'enfance est définie et a pour but de prévenir les difficultés auxquelles les parents peuvent être confrontés dans l'exercice de leurs responsabilités éducatives, d'accompagner les familles et, parfois, en fonction des situations, cela peut se traduire par la prise en charge des mineurs ou de jeunes majeurs jusqu'à 21 ans.

La protection de l’enfance est confrontée à une situation de plus en plus préoccupante : le nombre d'enfants confiés en Saône-et-Loire est en hausse constante, surtout depuis la période covid, 1 573 en 2022, 1 646 en 2023, 1 814 au 31 janvier 2024. En 2020 et 2021, le Département a initié d'importantes créations de places.

En 2022, le Département a voté et décliné le plan enfance ambitieux de 9 M d'€ pour la création de 144 places. C’est dans ce cadre que ce plan enfance s’est concrétisé par la publication d’un appel à projets visant à créer un village d'enfants de 48 places, offrant, pour des enfants de 0 à 21 ans, un environnement de type familial, permettant l'accueil des fratries et incluant également, si possible, l'accueil des jeunes enfants de 0 à 6 ans dans une pouponnière de 18 places.

Toutes les communes de S-et-L ont été invitées à candidater pour une première sélection. 15 ont été retenues et c’est dans le cadre d'une commission spécialisée que 3 sites ont été retenus : Montchanin, Marmagne et Saint Gengoux. Au final et dans le respect d’un cahier des charges très sélectif, le choix de la commission s’est porté sur le dossier de Saint Genoux le National. C’est l’intérêt supérieur des enfants qui a guidé notre choix et je tiens à remercier toutes les communes qui on répondu à notre appel avec d’excellents dossiers. »

Amelle Deschamps poursuit sur le choix départemental : « l’intérêt des enfants a été déterminant, et nous avons enregistré une forte adhésion des maires, il a fallu choisir. Notre volonté de rester maître du foncier, en opérant par bail emphytéotique, a pesé sur notre choix : le Prado Bourgogne sera le porteur du projet. 48 places de 0 à 21 ans seront créés dans le souci prioritaire d’accueillir des fratries.

Jean-Louis Bouillon, son président, et Abderrazzak Izzar, directeur du Prado Bourgogne, ont présenté leur projet : « 5 pavillons pour 6 enfants par pavillon, 30 enfants dans les pavillons, 9 bébés de 0 à 3 ans dans une pouponnière, 9 enfants à partir de 3 ans dans un lieu de vie rattaché à la pouponnière. Nous avons insisté sur la conception d’une maison familiale type F3, et dans tous les pavillons, nous aurons une chambre pour l'accueil d’urgence, ainsi qu’une chambre supplémentaire dans les deux pouponnières.

Le choix de Saint Gengoux s’explique par sa position en étoile entre Mâcon/Cluny/bassin minier/Chalon-sur-Saône, la mutualisation avec les autres établissements du Prado, plus de facilité à recruter du personnel (près de 70 personnes seront recrutées).

Facilité des déplacements des professionnels et des familles, transports bien desservis, écoles et collège sur place, Maison de santé avec des médecins présents, antenne du Centre hospitalier spécialisé de Sevrey, surface du terrain de 12 000 m2 parfaitement adaptée au projet, voie verte, beau cadre de vie, mutualisation de la chaufferie avec le collège. »

Bien entendu, Didier Bordet, maire de St Genoux le National, a confié sa gratitude et son bonheur de lauréat : « le conseil municipal a été unanime pour accueillir ces enfants. Il s’agit d’une adhésion collective, les habitants sont dans l’attente du déploiement de ce projet. »

Coût du projet : 10 millions d’euros. La livraison est prévue pour début 2027 et tous les intervenants ont promis avec André Accary, de mettre tout en oeuvre pour faire respecter ce délais : « la cause des enfants ne souffre aucun report, j’y veillerai personnellement ! »

Jean-Yves Beaudot