Le loup est aujourd'hui une espèce protégée. Le sénateur de Saône-et-Loire aimerait que ce statut soit réexaminé.

Quelques semaines après la présentation du Plan National Loup 2024-2029, le Sénateur Fabien Genet a interrogé la Secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité Sarah El Haïry sur la procédure visant à réexaminer le statut du loup au niveau européen d’espèce « strictement protégée » à « protégée ».

Mercredi 25 octobre, la Commission de l’Aménagement du Territoire et du Développement Durable du Sénat auditionnait la Secrétaire d’État chargée de la Biodiversité Sarah El Haïry sur la stratégie nationale en matière de biodiversité à l’horizon 2030.

Membre du groupe de travail de la majorité sénatoriale dédié au loup, le Sénateur Fabien Genet avait alerté le Gouvernement à plusieurs reprises sur la gravité de la situation, et espérait que les éleveurs seraient entendus dans le cadre de l’élaboration du Plan National Loup 2024- 2029, présenté il y a quelques semaines par le Gouvernement.

Toutefois, les réponses apportées ne semblent pas suffisantes au regard de la gravité de la situation.

« Le Gouvernement doit faire bouger les lignes : en 2018, 38 départements étaient concernés par la prédation du loup, en 2023, ils sont 53. Les attaques en Saône-et-Loire se multiplient, près de 10 attaques en un mois, et elles concernent les ovins, mais aussi les bovins. », a alerté le Sénateur.

Régulièrement en contact avec les éleveurs du département, il a tenu à souligner la détresse de ces derniers face à la multiplication des attaques :

« La semaine dernière, à Malay, 13 pauvres brebis se sont jetées dans la rivière, dans la Grosne, pour échapper à leur prédateur. Ces attaques nous posent question sur le bien-être animal et sur l’immense traumatisme chez les éleveurs concernés, qui vivent dans l’angoisse de ces attaques ».

Parmi les annonces du Plan Loup, l’étude du reclassement d’espèce « strictement protégée » à « protégée » au niveau international et européen avait suscité l’espoir chez les éleveurs.

Le Sénateur Fabien Genet a interrogé la Secrétaire d’Etat sur la position du Gouvernement en la matière, en demandant des précisions quant au calendrier. Il a par ailleurs insisté sur les spécificités des territoires, dont la Saône-et-Loire, qui rendent très difficiles la mise en place de mesures de protection.

Si la Secrétaire d’Etat a reconnu l’importance de la territorialisation dans la prise en compte du problème, elle a indiqué ne pas avoir d’information précise quant à l’évolution du statut.

« A ma connaissance, au moment où l’on se parle, il n’y a pas eu de demandes qui ont été réactivées suite aux déclarations de la Présidente Von der Leyen (...). Le loup reste aujourd’hui une espèce strictement protégée mais l’arrivée d’échéances électorales européennes peut laisser présager que cela pourrait s’accélérer » a-t-elle déclaré.

Pour rappel, la présidente de la Commission Européenne Ursula Von der Leyen avait ouvert la porte en septembre à une requalification du statut européen du loup en exhortant les autorités nationales locales des différents États membres à utiliser pleinement les dérogations existantes dans le cadre de la directive Habitats. Elle avait également invité les pays à soumettre leurs données afin de réexaminer l’état de conservation du loup dans l’Union Européenne.

Le sénateur Fabien Genet regrette vivement que ces discussions au niveau européen ne soient pas déjà engagées.

Communiqué Anatole Sagot, collaborateur parlementaire