À l'occasion des 15 ans du Festiv'halles, macon-infos a souhaité aller à la rencontre de quelques bénévoles présents depuis le début pour évoquer l'histoire de ce festival pas comme les autres.

 

La genèse du Festiv'halles

 

Jean-Marie est revenu sur le début du festival :

« On a démarré avec deux copains d'Azé. On a la chance à Azé d'avoir un lieu magnifique qui s'appelle les Halles d'Azé. On a décidé de faire tout simplement un concert avec quatre chaises. On a donc invité des copains. C'était juste avant les élections municipales en 2008. Quand la nouvelle équipe est arrivée avec Patrick Monin, on a présenté le projet et le maire a répondu favorablement.

Au départ, ce que l'on peut dire c'est que la commune voulait faire elle même le festival. En discutant avec Patrick on a suggéré que ce serait mieux d'avoir une association support. À ce moment là, l'association du Foyer rural qui existait sur Azé n'était pas très en forme. On a été les 3 ou 4 amis à rentrer au Foyer rural. La municipalité nous a suivi. Et à partir de là, on a commencé à grandir. Et on a eu plein de copains, qui sont là aujourd'hui sur les échelles et à la sono, qui nous ont rejoint. Et aujourd'hui, on est plus de 40 pour le Festiv'halles.

La programmation se fait toujours par une commission composée d'une dizaine de personnes. La grande majorité des spectacles et j'aurai presque envie de dire la presque totalité des spectacles a été vue avant d'être programmée. Ce sont nos coups de cœur. On a chacun un petit peu nos envies. Il y a les théâtreux, les musiciens, les circassiens...C'est pour ça que c'est très varié et c'est toujours des spectacles que l'on aime.

Des difficultés ? Non, je ne crois pas. Les petites disputes font partie de l'éducation populaire. On n'est pas toujours d'accord mais on fait en sorte que tout se passe bien et il n'y a pas de souci.

Des émotions ? Je crois qu'on revendique la totalité des spectacles qu'on a montrés avec beaucoup de plaisir, d'émotion. Chaque spectacle a une partie d'émotion. Il y a des spectacles qui sont plus forts que d'autres. On a envie de défendre tous les spectacles que l'on a présentés.

 

Le Festiv'halles, un engagement de tous

 

Fannie, la présidente du Foyer rural, a mis l'accent sur l'évolution du Festiv'halles au fil de ces 15 ans :

« La grande évolution entre les débuts du Festiv'halles et maintenant c'est l'acquisition de gradins devant la popularité de l'événement. Et surtout de créer vraiment une ambiance festival avec la place tapissée de rouge. Alors qu'au début, il y avait bien sûr une restauration, c'était toujours sympathique mais là, on a créé une ambiance festival. C'est une évolution vraiment positive. Après le covid, on est reparti. Et depuis, on est presque débordé par le public. Les gens sont contents de passer un moment convivial et d'écouter de la bonne musique.

Les émotions sont inhérentes à chacun. Personnellement, ma première émotion pendant longtemps ça été de me dire que l'équipe est formidable quand même. Quand je sors du travail que j'arrive ici et que je vois que tout est prêt, que tous les bénévoles ont bien géré. C'est ma 1ère émotion forte. Et ma 2ème émotion c'est quand je vois les gradins remplis. Et là, je me me dis : Wouah, les gens sont venus ! Ce sont plus ces émotions là, que des spectacles. C'est l'engagement des gens pour la création du festival, et après la fidélité des spectateurs. Je trouve que ce sont les deux plus belles émotions.

Et puis, les coups durs, n'en sont pas vraiment. C'est une équipe avec des personnalités différentes, des intentions différentes, des façons de faire différentes et c'est ça qui est aussi extraordinaire. C'est d'arriver à faire cohabiter, d'harmoniser toutes ces intentions, ces générations. Depuis deux ans, on a plein de jeunes qui viennent comme bénévoles. On a une recrudescence de jeunes sur la période du Festiv'halles. Et ça c'est chouette ! »

 

Le Festiv'halles, une intendance au top

 

Muriel gère l'intendance du Festiv'halles.

« L'intendance c'est du travail : il faut rechercher des bénévoles, passer des commandes (plus de commandes depuis 2 ans), plus de repas. On est souvent entre 12 et 15 bénévoles pour la vente en restauration rapide. Jeudi soir, par moment ils étaient 3 par poste et 4 à la vente. On a des choix, on confectionne des salades végétales et les gens sont contents. Il y a une superbe ambiance. On travaille avec les commerces du village. C'est très important. Les bénévoles en binômes préparent les repas du midi. On fait travailler le boucher, le restaurateur, le boulanger avec 300 baguettes pour les hot dog sur la totalité du festival, des croissants et le bistrot où l'on va prendre notre petit déjeuner. On a ouvert un compte à l'épicerie qui vient de s'installer. On a de nouveaux bénévoles parmi les jeunes. Mathis le plus jeune bénévole a 17 ans. Il y a du lien social, la proximité avec les commerces.

On est une des rares associations a avoir autant de bénévoles. J'en trouve beaucoup par mes connaissances. Avec la technique, la caisse, et ceux qui viennent ponctuellement donner un coup de main, je pense qu'on tourne à près d'une soixantaine de bénévoles.

Les hébergeurs sont les habitants du village qui logent les artistes. Beaucoup offrent le petit déjeuner. Et tous préparent des plats pour le buffet du soir avec entrées, desserts. C'est vraiment le village tout entier qui se mobilise pour animer la commune, tisser du lien social et dynamiser l'environnement. »

 

Annick sa maman s'occupait de l'intendance à la création du Festiv'halles. Muriel a pris la relève.

 

« Je crois que je suis un petit peu la mémoire. On progresse depuis toutes ces années, on est de plus en plus nombreux. Je suis contente de me retirer tout doucement en passant le témoin aux autres. Je suis comme un couteau suisse pendant le festival et on est quelques uns comme ça. Capable d'être partout, d'aider à préparer une salade, gérer la caisse. C'est super, on se sent encore bien motivée. C'est formidable de faire bouger les gens en campagne comme ça, d'amener un peu de culture. Mon mari et ma fille aînée aident également. C'est une affaire familiale. J'espère que ce Festiv'halles va continuer encore plus de 15 ans. »

 

Propos recueillis par Maryse Amélineau