Plus de cent manifestants, 150 selon la police, syndiqués (CGT-FO-FSU--CFDT-MNL), citoyens non encartés, familles, se sont retrouvés ce matin à partir de 11 heures pour bloquer la D906 en face la statue de Lamartine et de l'hôtel de ville alors que le marché hebdomadaire se déroulait. Après un barrage filtrant provoquant un grand bouchon visible jusqu'au pont de Saint-Laurent et au rond-point de l'Europe, la police municipale établissait une déviation Nord-Sud pour écouler le flot de circulation plus que dense les samedis matin à Mâcon.

Ambiance calme mais une atmosphère d'exaspération se faisait sentir dans les rangs, la prise de parole pour l'intersyndicale de la responsable de l'Union locale CGT témoignait de celle-ci et annonçait un durcissement des actions pour la semaine à venir appuyé par le slogan repris en groupe "Elle est à qui la rue ? A nous, A nous, A nous !" Les voies de circulation ont été libérées vers 12 h 15.

 

Prise de parole d'Émilie Quandalle pour l'inter-syndicale : 

Déjà très largement minoritaire dans la population grâce à nos deux mois de mobilisation, le projet de réforme est devenu minoritaire à l’Assemblée Nationale aussi. Nous avons poussé Élisabeth Borne à utiliser son dixième article 49.3 et à reconnaître qu’elle était bien le fusible d’Emmanuel Macron. Le déni d’une démocratie politique s’ajoute donc désormais au déni de démocratie sociale avec la surdité du pouvoir face à cette mobilisation d’une ampleur inédite.Ce gouvernement veut donc faire passer sa loi par la violence au sens figuré comme au sens propre. D'abord avec les réquisitions des éboueurs parisiens qui sont mis en route par Darmanin puis par l’évacuation violente des piquets de grève devant les incinérateurs de déchets dans le Val de Marne. Si les réquisitions deviennent effectives et que les huissiers ou la Police se rendent chez les 4000 agents concernés alors il nous faudra réagir fortement et rapidement face à cette atteinte inacceptable au droit de grève.

Face aux conséquences importantes des mobilisations inscrites dans la durée, notamment dans l’énergie, le gouvernement sort les crocs en envoyant la Police cueillir 6 de nos camarades marseillais chez eux à 6h du matin pour les mettre en garde à vue comme des délinquants. Nous ne nous laisserons pas intimider et apportons notre soutien sans faille à ces camarades. Face à notre détermination, la seule solution c’est de gagner l’abrogation car le texte n’a pas changé et est toujours aussi injuste et brutal. Dans les services, en assemblée générale, mettons en débat partout où c’est possible des débrayages ou actions pour monter en puissance jusqu’à la grande journée intersyndicale du 23 mars.

Imposons à Macron de retirer son projet puisque c’est lui le vrai commanditaire. D'ailleurs, il a enfin admis hier que le but de cette réforme était de rassurer les marchés financiers, le soi-disant sauvetage du système par répartition était un leurre comme nous l’avions déjà démontré. Le texte doit être retiré purement et simplement. Donnons dès maintenant et sans attendre, une réponse offensive au gouvernement et au patronat en arrêtant nos manifestations gentiment et nos promenades dans la ville avec des blocages partout et dès aujourd’hui. Continuons notre blocage !

Je vous donne le premier rendez-vous d’une semaine de blocage lundi à 7h au parking du bowling où l’action vous sera expliquée. Nous avons besoin d’être nombreux pour réussir toutes les actions que l’intersyndicale propose tous les jours de la semaine prochaine jusqu’au 23 mars. Alors on compte sur vous et on ne lâche rien !.

MsP

Photos et vidéo ©Michel S Pelletier