A 6h40 pétantes, les premiers hameçons sont mis à l’eau, alors qu’une fine pluie tombe toujours sur le nord-Mâconnais. C’est l’ouverture officielle de la pêche à la truite, et les pêcheurs ne s’y sont pas trompés. Le long de la Mouge, cours d’eau de 20 kilomètres de long et affluent de la Saône, nombre d’amateurs de salmonidés se pressent, prêts à taquiner le poisson. 

A la maison, les poêles beurrées sont prêtes pour recevoir les six truites maximum prises par chaque pêcheur. A condition de pouvoir en prendre dans le ruisseau. Mais en ce jour d’ouverture, les poissons tant attendus se font rare. Comme disait le chef Chaudart dans la septième compagnie : « ça titille, ça titille, mais ça mord pas. »

Des dizaines de kilos ont pourtant été déversés dans la Mouge, environ 1 mois avant. “Avec le déficit en eau, le niveau du ruisseau était bas, et la pluie tombée ces jours est arrivée trop tard” me glisse un pêcheur de La Salle. “Elle a brouillé l’eau, et ce n’est pas très bon” me confirme un de ses copains. N’étant pas de la partie, je tombe d’accord avec eux.

Vers le pont de l’autoroute, je croise Dominique, qui se fait plaisir en me montrant ses deux prises. Certains racontent que plusieurs ont déjà pris leur maximum, et sont déjà repartis. Dommage de ne pas les avoir rencontrés. Plus loin, deux jeunes ados sont déçus de ne rien pêcher. De retour vers Charbonnières, un grand-père est heureux que son petit-fils en ait pris une. Mais là, pareil, la truite se cache ce qui fait ronchonner les pêcheurs bredouilles.

10h00, il est l’heure de casser la croûte, et le sou des écoles de La Salle-Senozan propose son plateau andouillettes-frites-fromage fort. Mon copain Hervé arrive, et on décide d’un commun accord de faire travailler l’association locale. Des tables sont dressées, il ne pleut (presque) plus, les clients affluent, certainement pour se raconter des histoires de pêcheurs. Même topo au carrefour de Charbonnières. Les conscrits de la classe en 3, prévoyants avec leur chapiteau, soulagent les petites faims en mettant en vente leurs traditionnelles tripes-fromage fort. Pêcheurs et non-pêcheurs arrivent également en nombre. Les commentaires vont bon train sur cette ouverture 2023 en dents de scie. Mais bon, tout le monde se rassure en se disant qu’ils pourront pêcher jusqu’en septembre.

 

Rémy MATHURIAU

 

Dominique à La Salle