Ils nous racontent leur séjour :

Durant trois jours, nous avons pu étudier les réalités agro-écologiques d’une région de montagne que nous ne connaissions pas. En dehors de certains espaces qui sont restés naturels, le Beaufortain a été profondément façonné par les Hommes. D’abord par la polyculture, puis par l’élevage et enfin, par l’implantation de barrages hydroélectriques et de zones touristiques.

En préambule, l’écologie d’une zone de montagne. La lecture du paysage nous a montré les deux versants d’une montagne (adret et ubac) et leurs spécificités.

Ensuite, deux randonnées étaient au programme : une dans un espace forestier et l’autre qui nous a conduit du lac des fées jusqu’au barrage Saint Guérin, à la découverte de la faune et de la flore.

Nous avons été accueillis par deux éleveurs. D’abord, Loïc Perriaux qui élève des brebis de race Thônes et Marthod (race à effectif réduit). Il nous a présenté son métier au sein d’un GAEC certifié en agriculture biologique. Ou plutôt ses métiers : fromager (transformation et vente des fromages), berger (pastoralisme et alpage) et éleveur (avec, entre autres, la présentation du matériel adapté à la pente).

Ensuite, Pierre Gachet qui s’est récemment retiré d’un GAEC pour revenir au maraîchage. Entre deux blagues, dont il est extrêmement friand, Pierre nous a présenté l’élevage et les évolutions de l’agriculture. Dans le Beaufortain, les habitants ont d’abord dû subsister. C’est pour cela qu’ils pratiquaient la polyculture élevage et stockaient les vivres et ce qui était essentiel dans des greniers situés hors des habitations. Il nous a également montré les traces des « pachonnées », des petits trous dans la montagne où les bergers attachaient les vaches une par une. Il nous a ensuite raconté l’histoire de leur coopérative. Cette dernière est le premier employeur à l’année du Beaufortain, et surtout, c’est elle qui a permis à des générations d’éleveurs de rester sur place et de vivre de leur métier.

Enfin, Aurore, artisane boulangère, nous a reçus dans son fournil pour nous expliquer ses choix de vie et nous faire la démonstration de son savoir-faire.

Côté hébergement, le gite où nous avons été hébergés est en autogestion. Pendant trois jours, nous avons réalisé les repas et le ménage. Petit déjeuner, pique-nique du midi et repas du soir étaient confectionnés par nos soins. Outre les courses réalisées en amont et entièrement en agriculture biologique, nous avons également profité des productions de nos hôtes (pain d’Aurore et légumes de Pierre).

La dernière soirée a été l’occasion d’un repas partagé avec Pierre, sa compagne, Loïc et Aurore. Chacun avait apporté sa spécialité (Poulet à la crème pour nous !).

Des activités humaines plus récentes : le barrage hydroélectrique étudié avec Mme Boullay, enseignante en mathématiques, et la station de ski « Les Saisies ».

Sensibles aux problématiques du climat que nous connaissons, certains détails nous ont interpellés. Entre autres, nous avons été consternés devant un panneau allumé qui indiquait… la fermeture des pistes de ski. Le barrage hydroélectrique, quant à lui, produit une électricité dite « verte », mais sa construction a détruit des alpages. Les sports d’hiver et leurs touristes apportent de l’activité et de l’argent, mais produire de la neige dans une montagne qui se réchauffe deux fois plus vite qu’ailleurs, nécessite de l’eau et de l’énergie.

Enfin, l’habitat réservé aux touristes fait de magnifiques cartes postales, mais comment loger un salarié ou le futur associé de Loïc quand les propriétaires préfèrent des locations à la semaine bien plus intéressantes ?

Chaque début de soirée a été l’occasion de discuter avec nos hôtes et nos enseignants de l’ensemble des métiers que nous avions pu croiser dans la journée.

Ce, dans l’objectif de nous guider pour notre orientation et de nous aider à relever les défis auxquels notre génération devra faire face.

Les élèves de terminale G

 

Photo d’accueil : les élèves en compagnie de Pierre Gachet