Rencontre avec Didier Jomain, un homme engagé dans l'écologie

 

« "Tu savais, mais tu n'as rien fait", je ne veux pas entendre ça »

C'est au Domaine Croix d'Arbussin que je trouve mon homme. Mais que fait un électricien dans un domaine viticole un samedi matin ? Après lui avoir posé la question, il me répond ''si je vous avais fait venir dans mon atelier de Charnay, je ne vous aurais pas fait rêver''. ''Et en quoi vous me faites rêver en m'amenant dans un magnifique bâtiment tout neuf de deux ans'' osais-je. Et là, le jeune quinquagénaire m'explique avoir installé 400 m² de panneaux photovoltaïques sur le toit du domaine.

En ressortant de l'accueil, je ne peux effectivement que constater la présence des 400 m² bien alignés plein sud. "C'est du matériel français, pas chinois" annonce d'emblée Didier l'électricien, qui est intarissable sur le sujet. Il suffit de lui couper la parole en lui posant une question, pour qu'il reparte de plus belle dans ses explications. Il évoque écologie, économie, nucléaire, futur et avenir de la planète Terre. Il pense fortement à ses enfants et à ses petits enfants qui arriveront un jour. Didier ne veut surtout pas que ses filles lui disent qu'il savait, mais qu'il n'a rien fait. Il explique que les 400 m² posés produisent 80 000 kw/h. Vous avez bien lu : quatre vingt mille mégawatt/heure. 

80 000 kw/h

Le Domaine Croix d'Arbussin travaille et consomme surtout durant les mois d'août et septembre, qui est la période la plus chargée pour les viticulteurs. Pressoirs, conquet, alimentation des cuves, pompes, toutes ces machines tournent grâce à l’électricité. Malgré tout, le Domaine de Laurent et Karine Gobet à Hurigny ne consomme ''que'' 60 000 kw/h.

''Les 400 m² de photovoltaïque produisent 80 000 kw/h, et la famille Gobet n'en consomme que 60 000'' explique précisément l'artisan qui a 20 ans de métier dans son rétroviseur, dont 12 en photovoltaïque. Les 20 000 kw/h qui restent repartent dans le réseau EDF et alimentent les maisons voisines. Un électron produit ne cherche pas à aller très loin. Tout est bien organisé. Habitué des habitations particulières, c'était la première expérience de cette ampleur pour l'homme au sweat "Sea Sheperd".

Il faut que chacun comprenne sa consommation

Cette ''basse'' consommation électrique vient aussi du fait que les propriétaires avaient anticipé, et tenaient absolument à ce que leur futur bâtiment respecte les valeurs environnementales.

L'isolation, les matériaux, et les dernières innovations en éclairage (Led, allumage automatique...) font que cette construction consomme quatre fois moins qu'un bâtiment classique de superficie égale. Le cuvage d'Hurigny fait 900 m². ''Aujourd’hui, on peut effacer 1/3 de notre consommation que l'on soit un particulier ou une entreprise'' continue le passionné comme j'en ai rarement croisé. ''Il faut que l'on comprenne nos consommations, et que l'on essaye de les réduire'' poursuit-il. Il suffit entre autres d'éteindre les lumières inutiles, les multiprises à voyant orange, mettre des ampoules Led ou à basse consommation... Je ne peux qu'acquiescer.

La conversation glisse sur le très controversé compteur Linky. Didier le visionnaire pense que dans l'avenir, ce compteur vert démarrera automatiquement notre électroménager au bon moment de la journée. Voitures électriques, batteries, bornes de rechargement, tout y passe dans la conversation de Didier Jomain. Mais le temps passe vite, et il est déjà 12h30. 

Alors si vous avez des envies de photovoltaïques, n'hésitez pas à aller à sa rencontre au 14 Grande rue de la Coupée à Charnay-les-Mâcon. Didier, inarrêtable sur le sujet, ne pourra qu'être de bons conseils pour vos futures installations. 

Rémy Mathuriau

 

Le Domaine Croix d'Arbussin à Hurigny

avec les panneaux photovoltaïques installés sur le toit par l'entreprise de Didier Jomain