Communiqué :

 

Mettre fin à la surprotection du loup

 

Le Plan national d’actions sur le loup et les activités d’élevage, dit « Plan national loup », élaboré en 2018, s’appliquera jusqu’en 2023. Il devra, après cette date, faire l’objet d’une refonte pour réguler autrement la présence de ce prédateur réintroduit en France dans les années 90 sans la moindre concertation préalable avec les élus locaux et les éleveurs. C’est là un exemple parmi tant d’autres d’une vision urbaine et technocratique de la ruralité, qui ignore ou fait fi des réalités des territoires et de leurs habitants.

En trente ans, les loups ont multiplié les actes de prédation, créé une angoisse permanente chez de très nombreux éleveurs et occasionné des dizaines de millions d’euros de dépenses publiques affectées à la protection des exploitations et à l’indemnisation des éleveurs.

Cette situation ne peut plus durer. Il en va de la survie d’ancestrales activités agropastorales qui ont, n’en déplaise aux tenants d’une écologie radicale et aveugle, bien plus apporté à la garantie de la biodiversité et à l’aménagement des territoires que la réintroduction du loup.

Avec, au bas mot, environ un millier de loups selon le dernier comptage réalisé, l’espèce n’est plus du tout menacée. Rappelons que le Plan Loup 2018-2023 fixe un seuil de viabilité de l’espèce à 500 individus. Il est urgent, face à la pression de plus en plus forte du loup sur les territoires qu’il continue de coloniser, d’engager une véritable concertation avec les ministres de l’Agriculture des états européens aux fins de révision de la Convention de Berne ratifiée par la France en 1989 et de la directive européenne du 21 mai 1992 « Habitats, Faune, Flore ». Il s’agit ainsi d’obtenir le déclassement de ce prédateur qui doit passer du statut d’espèce strictement protégée à celui d’espèce protégée, ce qui permettrait de retirer le « Canis Lupus » des espèces nécessitant une protection stricte.

En tant que membre du « Groupe Loup », je proposerai, lors de la réécriture du nouveau « plan national loup », qui entrera en vigueur en 2024 : 

- la fin de la surprotection du loup qui se fait aux dépens de la sauvegarde d’une agriculture pastorale basée sur l’élevage des troupeaux dans les pâturages ;  

- la prise en compte du rôle majeur de l’élevage pastoral et la valorisation du travail des éleveurs dans la protection de l’environnement et de ses nombreux écosystèmes ;

- l’attribution en faveur de davantage de territoires du statut de « zones difficilement protégeables » contre les attaques du loup. Comme par exemple au bénéfice du bocage très parcellisé du Charolais Brionnais, qui rend très complexe la mise en place d’équipements de protection dont l’efficacité reste de surcroît bien aléatoire.

- le droit de légitime défense devra être reconnu aux éleveurs lorsque leurs troupeaux sont attaqués.

Protéger coûte que coûte le loup au nom de la biodiversité et de son bien-être, aux dépens d’activités humaines ayant toujours existé et du bien-être, celui-là jamais évoqué, des ovins, poulains ou autres veaux mutilés, éventrés, massacrés par un prédateur qui ne contente pas de tuer pour se nourrir, est une aberration. Il faut y mettre fin. 

J’ai sollicité à cet égard une rencontre avec Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire ainsi qu’auprès de Christophe Bechu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.   

En attendant et après de nombreux échanges avec Monsieur le préfet de Saône-et-Loire, très conscient de la détresse des éleveurs, je salue l’action des services de l’État qui, depuis les premières attaques, font en sorte d’accélérer les procédures, et me réjouis de la création d’une brigade nationale loup supplémentaire que nous avions été nombreux à demander.

J’apporte tout mon soutien aux éleveurs, impuissants devant ces attaques et les assure de ma totale détermination pour leur permettre d’exercer leur métier sereinement.