Ce samedi, le mouvement Femmes Solidaires 71 était rassemblé sur l’esplanade Lamartine en soutien avec les femmes américaines dont le droit à l'avortement est remis en cause dans plusieurs états à la suite d'un arrêté de la Cour Suprême. Et en soutien également à toutes les Femmes qui voient ce droit remis en cause ou aboli dans leur pays, et pour la préservation de ce droit et l'inscription dans la constitution française.

Évelyne Rogowicz présidente départementale de Femmes Solidaires a prononcé un discours dont voici de larges extraits :

« Femmes solidaires, mouvement féministe, laïque et universaliste manifeste son soutien sans condition aux femmes américaines. Notre solidarité, notre sororité leur sont acquises.

Les États-Unis, en ne plaçant plus le droit à l'avortement sous la protection de la Constitution, la plus haute instance judiciaire du pays va à l'encontre de la majorité et ouvre une période lourde de dangers pour d'autres droits fondamentaux.

Les « guerres culturelles » et la première d'entre elles, la guerre aux femmes, déclenchées par le mouvement conservateur, il y a plusieurs décennies, sont entrées dans une nouvelle phase vendredi 24 juin avec la décision de la Cour suprême, d'abroger l'arrêt qui protégeait constitutionnellement le droit à l'avortement...

Cette décision de remettre en cause le droit d'avorter constitue un choc et un retour en arrière de 50 ans. Cette situation résulte d'une longue croisade menée par la droite réactionnaire et ultra religieuse appuyée par le Parti républicain mais aussi par l'État et le marché pour déposséder les femmes de leur capacité d'émancipation. Les conséquences sont dramatiques...

Cette décision remet gravement en cause la séparation déjà ténue entre l'Église et l'État aux États-Unis. Car c'est bien au nom des convictions religieuses des chrétiens fondamentalistes que l'avortement est interdit.

Une fois encore, nous mesurons l'importance de la laïcité pour les droits des femmes.

Les exemples américains et polonais prouvent qu'il suffit d'une signature pour rendre vaines des années de combat des droits des femmes.

D'autres droits vont désormais être remis en cause comme les droits à la contraception, à la vie privée, au mariage pour tous ou ceux des personnes LGBT conquis de haute lutte.

La macronie ou le féminisme à « géométrie variable », a tweeté samedi, la sénatrice communiste Laurence Cohen après avoir pris connaissance de la volonté du groupe majoritaire de l'Assemblée nationale de déposer une proposition de loi visant à inscrire le droit à l'avortement sans la constitution. En 2017, le gouvernement macron n'y était pas favorable.

Il est enfin temps que la classe politique inscrive ce droit fondamental dans notre constitution. On se réjouit que de tous bords politiques, des parlementaires s'inscrivent dans cette demande.

Et je terminerai par une phrase de Simone De Beauvoir, qui reste bien d'actualité.

N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en cause. Ces droits ne sont jamais acquis, vous devez êtres vigilantes votre vie durant. »

M.A.