LA CHAPELLE-DE-GUINCHAY : Des bénévoles donnent des cours de français aux familles ukrainiennes

Une initiative inédite mise en place depuis quelques jours…

Lors du conseil municipal de ce lundi, Hervé Carreau, le maire, avait présenté la démarche comme unique en Saône-et-Loire, par son originalité et sa prise en charge directe par des habitants qui se sont spontanément rassemblés pour organiser et proposer des cours de Français à destination des familles de réfugiés ukrainiens.

Le CCAS et le Centre Social Bulle de Vie sont à l’émergence et au soutien de cette mobilisation, à la fois magnifique et hors du commun.

Les tragédies de la guerre en Ukraine, l’exode des réfugiés et leur accueil en Sud Bourgogne ont touché au plus profond de nombreux bénévoles qui se sont organisés pour proposer une plateforme de rencontres, de cours, pour apprendre le français dans son utilisation au quotidien.

Marie Favre, l’énergique et déterminée directrice de Bulle de Vie, explique : « Sur le secteur Sud Mâconnais, nous comptons neuf familles ukrainiennes accueillies, une à Crèches, une à Saint Symphorien, une à Romanèche, et cinq à la Chapelle-de-Guinchay. Ce sont près de trente personnes qui vivent parmi nous et qui ont un immense besoin de se retrouver et de s’intégrer. Il s’agit en majorité des femmes et des enfants, qui ont laissé au combat maris et pères dans leur pays. Deux hommes sont ici, des retraités dont un militaire, qui ont déjà trouvé du travail dans les exploitations viticoles d’ici. »

 

« Au-delà de la pédagogie, la rencontre, la découverte et l’échange… »

La mobilisation s’est organisée suite à un message sur les réseaux sociaux. Enseignants en retraite, professeures, diplômés de l’enseignement supérieur, chercheurs de l’université… ou tout simplement citoyens engagés, ont été nombreux à mettre bénévolement leur temps et leur compétence au service d’une cause qu’ils considèrent comme des plus nobles.

Pour cette institutrice de la Chapelle, en retraite « c’est bien naturel, face à la détresse de ces familles, d’apporter notre soutien, notre tâche est essentielle, mais complexe, l’alphabet cyrillique est pour nous une découverte et les voyelles portent plusieurs sens…, mais au-delà de la pédagogie ce qui est important, c’est la rencontre, la découverte, et l’échange, en définitive nous apprenons nous aussi beaucoup, nos efforts sont largement récompensés, et nos amies-élèves ukrainiens sont très motivés et nous sommes aidées par une maman qui venait en vendanges ici depuis plusieurs années et qui maitrise correctement le français. »

Près de vingt personnes ont assisté à la première session, les cours ont lieu à raison de trois rencontres par semaine, (les lundis 14 h -16 h, jeudis et samedis 9 h 30 - 11 h 30) totalement libres d’accès ils constituent également un point de dialogue, de soutien humain et logistique pour les démarches d’intégration de ces exilés européens qui ne souhaitent que retrouver leur pays, leur vie d’avant, au plus vite.

Ces cours de français par des bénévoles locaux, à défaut d’une réponse aux plus difficiles interrogations sur l’issue de la guerre, portent dans le concret et la discrétion efficace, les valeurs de notre pays et de notre humanité. 

J.-Y. B.