Dix jours avant la réouverture pour les vacances de février, pendant que le personnel s’affaire aux derniers travaux, Touroparc a vécu un scénario catastrophe dans le cadre d’un exercice de sécurité civile… Retour sur cette matinée au cœur de l’action avec plus de 120 gendarmes.

Il est 7 h 50 ce jeudi matin lorsque des riverains de Touroparc signalent aux gendarmes locaux la présence de rôdeurs dans le quartier et autour du parc. Deux patrouilles de la brigade de La Chapelle-de-Guinchay viennent sur place, mais rapidement, alors qu’ils sont en chemin, les événements prennent une tournure beaucoup plus dramatique. Les riverains entendent des coups de feu, alertent les forces de l’ordre, témoignent de morts et de blessés hors et dans le parc… Le centre opérationnel est débordés d’appels téléphoniques et les gendarmes doivent s’organiser pour faire face à une attaque de grande ampleur…

Les rôdeurs sont en fait des terroristes, au nombre de six, qui ont pénétré dans l’enceinte du parc, tirent, tuent et blessent de nombreuses personnes… Quatre de ces victimes (des mannequins ensanglantés) gisent à l’entrée du parc, devant la grille. Les autres se trouvent à l’intérieur, dans le hall d’accueil et au restaurant Le Lagon.

Ce scénario est celui imaginé par le lieutenant-colonel Étienne Folshé, du groupement de gendarmerie de Saône-et-Loire et chef de l’opération. « Un scénario qui s’inspire des différents incidents tirés de toutes les situations de crise qui se déroulées en France ces dernières années. Même les réactions des otages ont été imaginées à partir de ces faits pour mettre les militaires face à différents comportements. »

Ainsi, tous vont commencer à s’organiser autour d’une tuerie de masse dans un lieu public. Mais très rapidement les terroristes, qui ont de nombreux otages entre les mains, veulent négocier… Le scénario bascule pour les forces de l’ordre qui doivent maintenant fixer la cible, boucler le périmètre et attendre les unités spécialisées pour intervenir. Il va se alors se passer un peu plus de trois heures avant que les choses ne bougent… Pendant ce temps, des blessés, plus ou moins graves, parviennent à sortir de l’enceinte. Et un otage caché sur le site informe les gendarmes de l’évolution de la situation à l’intérieur…

 

124 gendarmes, 6 terroristes et 52 otages

Jusqu’à cet appel alarmant à 11 h 20 : « Dépêchez-vous, ils recommencent à tirer et à tuer ! » L’opération rebascule en tuerie de masse et les colonnes d’assaut envahissent quasiment aussitôt les deux sites, simultanément. Les six terroristes sont neutralisés et tués. Une fois les lieux sécurisés, les blessés sont évacués par un groupe spécialisé du GREX, groupe d’extraction du SDIS qui ne prend en charge les victimes que sous la protection des gendarmes.

Au total, 124 gendarmes avec le centre opérationnel, l’intégralité des PSIG du département renforcés des militaires de brigades et des réservistes opérationnels, ont participé à cette opération en situation réelle. Un attentat qui a fait cinq victimes et quatorze blessés (figurants joués par les élèves infirmières de l’IFSI Mâcon) parmi les 52 otages. Des victimes prises en charge par 32 sapeurs-pompiers et la Croix Rouge. Six gendarmes ont également été blessés pendant l’assaut.

Si cet exercice intervient dans le cadre des entraînements réguliers opérés par les militaires pour se préparer au mieux à pareille situation, corriger les erreurs et progresser, c’était une première dans l’enceinte de Touroparc. Un parc cloisonné pour l’occasion pour éviter les zones avec les animaux.

« On a souhaité mettre en œuvre cet exercice avec la brigade de La Chapelle et puis très rapidement on a rencontré la préfecture et le lieutenant-colonel pour organiser ce genre d’opération plus importante, souligne Thomas Gervais, le directeur de Touroparc. On sait que nous sommes un lieu à risque, un grand site de 12 hectares qui plus est avec de nombreuses portes. Il faut donc pouvoir s’entrainer. L’exercice a été réduit car il n’y a eu aucune intervention dans les endroits qui peuvent être dangereux avec les animaux, mais je peux vous dire que même si vous n’avez pas fait beaucoup de bruits, ils ont bien senti la tension ambiante. Cela nous permet aussi d’apprendre des choses sur leur comportement et de savoir comment agir au cas où. » Pour parfaire ce genre d’opérations, le directeur a déjà imaginé reproduire ce genre d’exercices plus près des animaux pour mettre les militaires dans une autre situation.

De son côté, le colonel Dard, commandant du groupement de Saône-et-Loire, qui a participé à l’exercice et découvert le scénario en même temps que ses hommes, a tenu à féliciter chacun d’entre eux ainsi que tous les intervenants et à saluer l’appel aux renforts avec des gendarmes venus de Chauffailles, d’Autun ou encore de la Bresse louhannaise « pour faire le bouclage du secteur, qui n’est pas une vaine opération.» Et de conclure : « On est toujours meilleurs aujourd’hui qu’hier, il faut que l'on progresse tous, ensemble pour faire face à ce genre de situation ! »

D. C.

 

8 h 10… Les gendarmes comprennent qu'ils vont devoir faire à une attaque terroriste

Les premiers militaires se postent autour du parc

À l'intérieur, les otages victimes (élèves infirmières de l'IFSI Mâcon) prennent place

Dernier briefing avec les (faux) terroristes : trois dans le hall d'accueil, autant au restaurant Le Lagon

Les pompiers ont également sur place pour prendre connaissance des lieux et de la situation

Au restaurant Le Lagon, le terroriste porte une ceinture d'explosifs

Les gendarmes encerclent le parc

 

 

Le terroriste n'hésite pas à sortir et à tirer sur les forces de l'ordre

Deux otages, grièvement blessés, arrivent à s'échapper. S'écroulant au milieu de la chaussée,

ils devront être rapidement mis en sécurité et pris en charge par les secours

 

Les militaires avancent devant les grilles de l'entrée

La colonne d'assaut est prête à intervenir

À 11 h 20, une des otages parvient à prévenir les gendarmes : "Ils vont recommencer à tuer, venez vite !"

11 h 25 c'est l'heure de l'assaut, simultané sur les deux points du site

Le premier terroriste est neutralisé

Les cinq autres terroristes sont également tués

Premier débrief pour le colonel Dard

Une des (fausses) victimes de cette opération attentat

C'est l'heure du débrief…

du mot du directeur du parc aussi, Thomas Gervais

Et des remerciements aux différents intervenants parmi lesquels les élèves infirmières de l'IFSI Mâcon