Communiqué :

 

Certaines des revendications qui figuraient dans le texte de l’alerte sociale déposée par le Sgen-CFDT dès le 6 décembre ont abouti mais ne se traduisent pas partout sur le terrain. Le ministère a annoncé l’allègement des tâches, le report des animations pédagogiques, des formations, le report des évaluations d’établissement, le Premier ministre a annoncé la distribution de masques chirurgicaux… Ces annonces n’ont pas toujours été relayées en Bourgogne, notamment l’allègement des tâches pour les directeurs d’école. Le Sgen CFDT attendait que le ministère apporte des réponses aux revendications qui n’avaient pas obtenu satisfaction et qu’ils ont continué à porter lors des multilatérales du 6 janvier pour l’enseignement public. Force est de conclure aujourd’hui que le compte n’y est pas. 

Nous revendiquons notamment un protocole viable qui se fonde sur un ratio de cas positifs ou d’élèves absents pour entraîner des fermetures sans épuiser les personnels et les parents avec des tests chronophages sans parler du tracing qui mobilise les personnels (directeurs, chefs d’établissement, personnels de vie scolaire…), y compris le soir tard et le week-end. Le sentiment d’absurdité est tel que les risques psycho-sociaux sont aujourd’hui supérieurs au risque épidémique. Nous en recevons des témoignages nombreux dans le premier et second degré :

« Je ne supporte plus les protocoles opaques qui changent toutes les heures et qui sont chronophages à la lecture et à la compréhension. Je ne supporte plus la "logique" des protocoles qui sont incohérents. Je ne supporte plus d'être la proie de la colère des parents. Je ne supporte plus de travailler dans de telles conditions et d'être traitée de tire-au-flanc !!!!! » (Une professeure des écoles)

« Je suis épuisée par les protocoles qui changent tout le temps, par les ordres contradictoires. Épuisée aussi de mettre en danger mes proches, pourtant vaccinés mais à risque, épuisée par le travail supplémentaire demandé à la vie scolaire, sans qu'il y ai la moindre souplesse dans l'attribution de postes, le moindre remplacement possible ni prévisible… » (Une CPE)

Le Sgen-CFDT revendique également que soit enfin prise en compte la discontinuité majeure dans les apprentissages des élèves. Cela provoque une vive inquiétude de l’ensemble des personnels et ajoute au stress et à la fatigue. Le Sgen-CFDT demande des aménagements dans les programmes ou les évaluations, ceux actuellement proposés ne sont pas du tout à la hauteur des difficultés rencontrées. Il demande également que soient élaborés des scénarios pour toutes les évolutions possibles de la pandémie, y compris les pires des hypothèses. Cela doit passer entre autres par les investissements indispensables pour garantir la qualité de l’air et prévenir au mieux des risques de contamination par aérosolisation. L’État doit accompagner les collectivités locales qui seraient en difficulté. En Bourgogne, seulement 20% des établissements scolaires et des écoles sont équipés d’un capteur (ou plus) de CO².

Le Sgen-CFDT Bourgogne revendique des embauches suffisantes ponctuelles et des postes supplémentaires aux concours pour assurer les remplacements dans les premier et second degrés. Les absences non remplacées se multiplient, elles étaient prévisibles.

Pour toutes ces raisons, le Sgen-CFDT a déposé dès le vendredi 7 janvier 2022 un préavis de grève et appelle tous les personnels à manifester leur mécontentement ce jeudi 13 janvier 2022.