Avec une trentaine de patients Covid hospitalisés, dont cinq en réanimation, l’établissement vit aujourd’hui des heures moins difficiles qu’il y a encore quelques semaines. Mais face à la montée de la vague en France et dans la région, cette situation invite à la plus grande prudence…

Un entre-deux aussi surprenant que difficile à gérer ! Voilà la situation dans laquelle se trouve actuellement le centre hospitalier de Mâcon. Si la cinquième vague Covid continue de monter partout en France, et même dans la région, au regard des derniers chiffres de contaminations, de personnes hospitalisées et en réanimation, la tendance est tout autre à Mâcon. Les chiffres actuels sont quasiment les mêmes qu’il y a un mois… Serait-ce le début de la fin de la cinquième vague sur le territoire mâconnais ou simplement un calme relatif avant une nouvelle hausse des hospitalisations ?

Bien malin celui qui pourrait le dire et prévoir les prochains semaines… « On se demande si on va être décalé, dans le bon sens sur cette vague ou si l’on a juste quelques jours de retard, confirme Denis Rome, le directeur des affaires médicales du CH. Nous ne sommes que le 6 janvier (date de notre entretien) et la réalité d’aujourd’hui ne sera peut-être pas celle de demain. Toujours est-il qu’aujourd’hui, le Covid à l’hôpital de Mâcon c’est l’équivalent d’un service complet, qui plus est en période hivernale, avec les autres maladies qui circulent, ce n’est donc pas neutre. »

 

« Des problèmes, mais pas encore des difficultés majeures »

Les prévisions les plus pessimistes étirent cette cinquième vague jusqu’à la fin du mois de janvier, autant dire qu’avec le niveau de circulation virale d’Omicron (400 000 cas positifs testées lundi), l’établissement reste prudent. Et ce d’autant plus que les professionnels sont également impactés par ce variant avec notamment des enfants positifs isolés à garder à la maison. « Cela nous crée pour l’instant des problèmes, mais pas encore des difficultés majeures. On a une dizaine de professionnels qui s’arrêtent tous les jours, si ce chiffre s’emballait et s’inscrivait dans le temps, ce ne serait plus la même chose… On a donc des craintes sérieuses d’autant que cet absentéisme en plus peut engendrer un niveau de fatigue et de lassitude supérieur pour d’autres et créer aussi d’autres formes d’absentéisme. »

En effet, depuis février 2020 et la première vague du virus, l’hôpital n’a connu que très peu de répit, voire pas du tout. Alors forcément, le fait que l‘établissement est aujourd’hui moins mal que d’autres et qu’il pourrait l'être si ce qu’on lui annonce arrive, est somme toute appréciable. « Tant mieux en effet, mais on se prépare au pire… »

Et l’hôpital est obligé de s’adapter et d’avoir une politique mesurée avec des déprogrammations chirurgicales et médicales. « On continue à opérer, à faire de la médecine non reportable (dialyse, accouchement greffe, prises en charge d’urgence, et ce qui peut encore être fait…), mais on doit déprogrammer certaines interventions. Si demain la situation s’aggravait, on serait obligés d’aller plus loin avec toutes les conséquences que cela peut engendrer. » En ce qui concerne les transferts, ils existent, mais sont plus limités que lors de d’autres vagues. « Cela reste pour l’instant relativement rare, mais on pourrait être amené à le faire et à ce qu’on nous demande de prendre en charge des patients des autres hôpitaux et des autres régions plus en difficulté. »

 

« La vaccination est aujourd’hui la meilleure des réponses »

En parallèle, l’hôpital accueille toujours un centre de vaccination qui fonctionne pour adultes (avec les primo injections, les deuxièmes doses et les doses de rappel) pour les adultes, mais aussi pour les enfants avec une ligne de vaccination pédiatrique. « On ne peut qu’appeler aussi bien les gens qui n’ont pas débuté leur schéma vaccinal que ceux en attente d’une troisième dose à le faire le plus rapidement. La situation dans les Ehpad et pour les personnels avec très peu de cas de Covid et encore moins de forme grave après la troisième dose nous confirment de manière claire et factuelle que la vaccination est aujourd’hui la meilleure des réponses en complément d’un respect le plus important possible des différents gestes barrières. »

Le profil des patients aujourd’hui hospitalisés ou en réanimation va aussi dans ce sens avec des patients non vaccinés souvent jeunes 45-60 ans, des décès de gens sans comorbidités chaque semaine, et des patients soit avec comorbidités majeurs ou un système immunitaire défaillant en schéma vaccinal incomplet. « La question aujourd'hui n’est plus de savoir si le Covid est un rhume ou une maladie grave, c’est de comprendre que la vaccination peut faire que cette maladie grave ne devienne qu’un simple rhume ! »

D. C.