Mâconnais Beaujolais Agglomération poursuit son programme d’amélioration de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques du territoire en rendant l’unité de traitement de La Roche Vineuse plus capacitaire et plus vertueuse.
« Nous avions une station d'épuration de type lagunage, explique Guillaume Lenoir, ingénieur de la Société Berest, maître d'oeuvre de l'opération. Nous allons passer sur un système beaucoup plus complexe avec une station à boue activée. C'est une aération du liquide avec un ensemencement de bactéries qu'il faut mettre en œuvre avec une technique spécifique nécessitant la construction de bassins étanches de grand diamètre. Nous portons la station à 4 700 équivalent-habitants. Sur le bassin, on est à 150 litres équivalent-habitant par jour. Nous utilisons le premier bassin pour y installer la station. »
Une visite du chantier était organisée ce mercredi en présence du président de MBA, Jean-Patrick Courtois, de Hervé Carreau, vice-président en charge du grand cycle de l'eau à la MBA, du maire de la commune, Robert Luquet accompagné du maire de Berzé-la-Ville.
Le réseau d'assainissement aujourd’hui
Mise en service en 1986, la station actuelle traitant les eaux usées de La Roche-Vineuse et Berzé-la-Ville, n’est plus en mesure de faire face à l’évolution démographique et des charges polluantes inhérentes. D’une capacité de 1 400 Equivalent-Habitants, cet équipement, situé Lieu-dit du Pré du Moulin du Préaud à La Roche-Vineuse, est composé de deux bassins de 8950 m² chacun, opérant le traitement biologique selon le procédé de lagunage naturel. Son débit est de 210 m3/jour. Le réseau d’assainissement en partie unitaire de La Roche-Vineuse comprend trois déversoirs d’orage.
Un réseau d’assainissement traite les eaux usées des habitants, mais également les eaux de pluie dans le cas d’un réseau unitaire. Débit hydraulique à prendre en compte entre 240 et 930m3/ jour.
Une nouvelle unité de traitement de boue activée
Un nouveau procédé de traitement biologique permet d'utiliser les boues activées comme épuration biologique dans le traitement des eaux usées. Les micro-organismes floculants de la boue, mélangés à l’oxygène, entrent en contact avec les polluants organiques des eaux usées pour les épurer avant d’être rejeté dans la nature. L’aération des eaux résiduaires a lieu dans des bassins en béton dont la forme est conditionnée par le système d’aération, le mode d’introduction des eaux et de la boue activée. Afin de maintenir une biomasse suffisante, la boue est recyclée par pompage dans le bassin de décantation secondaire.
Les avantages techniques du procédé
Le procédé utilisé sur la station de la Roche Vineuse est le plus valable de l’épuration biologique car il assure la sécurité du degré d’épuration en contrôlant les facteurs d’influence. Il est également moins dépendant de la température, ce qui le rend plus efficace et fiable. Enfin sa phase de démarrage est plus courte. La nouvelle station d’épuration sera plus capacitaire 4700 EH pour un débit de référence de 930 m3/jour.
Les bénéfices pour la biodiversité
Une Zone de rejet végétalisée (ZRV) viendra finaliser le traitement des eaux. Aménagée dans l’espace restant de la deuxième lagune, cette zone de milieux humides sera propice à l’accueil de la biodiversité.
L’aménagement sera réalisé en deux files parallèles permettant de basculer de l’une à l’autre afin de pouvoir laisser reposer le système et favoriser la minéralisation. La station est située en zone inondable, la ZRV créera un espace disponible pour l’expansion de crues de 9 000m2.
Le traitement des boues
L’installation permet le traitement des boues par un système de lits de séchages plantés de roseaux en casiers en béton de 1 104 m2 et 2 m de hauteur apte à recevoir une accumulation des boues pendant 4 à 5 ans (20 à 30 cm par an). Les lits étanches sont garnis de matériaux filtrants (sables et graviers drainants) plantés de roseaux, plantes vivaces au système racinaire actif et résistant permettant l'accumulation des boues tout en facilitant l’évacuation de l’eau interstitielle. Le produit obtenu peut être valorisé en agriculture par épandage ou en unité de compostage ou incinéré.
Eaux industrielles
Le projet prévoit la création d’un réseau d’eaux industrielles afin d’éviter la surconsommation d’eau potable. Cette eau puisée dans la partie supérieure du clarificateur sera utilisée pour le nettoyage des équipements.
La durée globale des travaux est prévue sur 22 mois. Le coût des travaux est estimé à 2,75 M€ HT comprenant l’équipement des déversoirs d’orage (10 000 € HT), la reprise du réseau en amont (54 000 € HT), les travaux de création de la ZRV (39 000 € HT), le curage des lagunes actuelles (148 500 € HT).
M. A.
Photos : M. A.