Le match vu par le speaker et les plus belles photos de la rencontre signées Dominique Martin
C’était bien sûr le jour où il ne s’agissait pas de caler
C’est avec ce jeu de mot que tout le monde n’attendait pas, que je vais débuter ce "match vu du speaker". En effet, le COB Calais débarquait à Charnay, avec comme une envie de jouer un mauvais tour à des Pinkies en pleine forme, et qui occupent, seules comme des grandes, la tête du championnat de Ligue 2 Féminine. En effet, les Calaisiennes ont emmené la semaine dernière, l’équipe d’Angers en prolongation. Et leur classement actuel ne reflète pas la valeur de cette équipe.
Donc Calais, disais-je. Département du Pas-de-Calais, région des Hauts-de France. Cette région est limitrophe avec la première monarchie du Nord de l’Europe en sortant de l’autoroute. Je parle bien sûr de la Belgique, une fois, qui nous a exporté ce que tous les enfants préfèrent : le chou de Bruxelles. Bref, cette région plus connue sous le nom du Nôôôrd, comme disait le regretté Michel Galabru dans le film Bienvenue chez les Chtis. Et région qui a vu naître Dany Boon, Line Renaud, Jeanfi Janssen, et également Mélanie Devaux, la meneuse du Cbbs. Mélanie, qui a fait ses premier pas, voire ses premiers double-pas dans ce même club de Calais.
Présentation des équipes et coup d’envoi
Ce sont les U15 département qui font leur entrée sur le parquet, en compagnie de leurs grandes sœurs Pinkies. Ces mêmes U15 qui, une poignée de 60 minutes plus tôt, ont gagné d’un point face à leurs rivales du jour. Bravo les filles !! En tant que parrains du match, Jean-Pierre Pagneux, Vice-Président à la politique sportive de Mâconnais-Beaujolais Agglomération, et Damien Garnier, Directeur Régional d’Enedis, donnent ensemble le double coup d’envoi de ce match. Le domaine Vincent Sangouard (qui vous donne rendez-vous le dernier weekend de mai) de Leynes, était venu au Cosec avec ses bouteilles, afin de parrainer la soirée VIP. Merci à tous. Un texte émanant de la Fédé, s’engageant contre toute forme de discrimination dans le basket est lu…
Et hop, c’était parti pour quarante minutes de basket de haute-volée
Keyona chipe le ballon, et marque au bout de 12 secondes. Kendall Cooper, suivie de Fleur Devillers de Calais, prennent les choses en main, et passent devant. Les deux équipes s’équilibrent, jusqu’à ce que Mélanie Devaux, sur un lancer-franc, fasse en sorte que le Cbbs passe devant pour un moment. Mais les "HautsdeFrançaises", s’accrochent comme un ours sur un pot de miel, et ne lâchent rien.
Du coup, la Charnaysienne Chloé Mantelin propulse un 3 points (10-6) qui va peut-être calmer les ardeurs calaisiennes. Que nenni. Au contraire, ça les énerve. Pour Calais, c’est un festival de Fleur Devillers qui enfilent les paniers, comme des jeunes mariés les bagues aux doigts. J’ai même pensé un moment qu’elle était seule sur le terrain. Charnay continue son forcing, avec Calais toujours à ses trousses. Fin du premier 1/4 temps sur le score de 20-19. Va pas être simple cette histoire.
Début du second ¼ temps, Irma Rhamanovic, colle 4 paniers de suite à des Calaisiennes, qui ne veulent pas en démordre, et résistent comme le chantait si bien France Gall en 1981(30-25). La bien nommée Anne-Sophie Pagnier met le sien, et réduit le score.
Le temps s’égrène (de pavot), jusqu’au moment où Laure Belleville balance un 2 points. Mais à chaque fois, Fleur Devillers, la surveillante Calaisienne veille au grain (de poivre), et remet son équipe son équipe sur de bons rails (de chemin de fer). Laëtitia, suivie de Mélanie et Keyona, enrayent la spirale (du buis), et calment un peu les ardeurs de cette avancée nordiste (38-30) puis (40-32). Malgré tout, la fleuriste de Calais tient la baraque, et la fin de la première mi-temps buzze sur le score de (42-36). Caramba, ce n’est pas gagné.
Lors de la mi-temps
L’opération ‘’ Share your Shoes’’ organisée pour récupérer les anciennes paires de basket se terminait ce samedi. Les collégiens de Saint- Exupéry se sont associés au Cbbs, et ont ainsi pu en récupérer 70 paires. Ces chaussures de sport encore en état seront envoyées en Afrique, où dans certains pays, les jeunes jouent encore pieds nus. Avec celles de St Ex., ce sont 170 paires de basket récupérées au Cosec. Un grand merci à tous.
Et le match reprend
Les Nordistes reviennent remontées comme des pendules à 13 coups, espérant bien récupérer les deux oreilles et la queue lors de la mise à mort du taureau charnaysien. Ça ne loupe pas !! (45-42) puis (47-45), et en moins de temps qu’il n’en faut à un barbier funambule pour se retrouver sur le fil du rasoir, les "HautdeFrançaises" prennent les devants (49-50), devant un public aussi médusé que les survivants du radeau. L’inarrêtable Irma met des paniers précieux, alors que la Calaisienne Kendall Cooper, qui, vu sa taille, n’est pas une mini, refait passer son équipe devant (51-52).
Le public du Cosec se fait enfin entendre, en encourageant son équipe préférée. Un coup toi, un coup moi, pas de coup de mou, les deux équipes se rendent coup pour coup, et du coup, je bois un coup. La pression monte autant qu’elle coule à la buvette. Ça commence à chauffer dans le chaudron. Laëtitia stabilise le score, et c’est Johanna Cortinovis qui clôt le dossier de ce troisième ¼ temps (57-54).
Le dernier ¼ temps va être décisif (en même temps, c’est le dernier)
Allez zou !! Il reste dix minutes pour conclure ce duel charnaysio-calaisien, et aller se coucher. Keyona donne un peu d’air au Cbbs (+5), mais Marguerite Devillers veille aux graines (de fleur), et permet de recoller à 1 point. Décidément, cette rencontre est vraiment collée-serrée, et Calais s’accroche au score comme un pou à un cheveu. Et c’est encore Rose Devillers qui ramène Calais au score (61-60). Malgré tous leurs efforts, les Pinkies ne peuvent pas autant prendre le large qu’un trimaran du Vendée Globe. 3 points maxi.
La fin de match va être terrible. Ça peut basculer comme d’un rien du mauvais côté. Violette Devillers continue son job, et fait avancer son équipe qui ne lâche pas prise. Le public devient chaud comme une baraque à fricadelles. Mélanie, ex-Calaisienne, ne fait pas de cadeau à son ancien club, et propulse un missile parquet-panier à 3 points (68-64), alors que Wisline Souffrant n’a pas de mal à marquer un 2 points. Et là, pendant trois minutes, il ne se passe rien, comme si le temps s’était arrêté. Une fois la trotteuse repartie, Lilas Devillers fait une faute sur Mélanie, qui ne se prive pas de donner quatre points d’avance au Cbbs. Des temps-morts sont demandés des deux côtés.
Les supporters Charnaysiens entonnent un "Ici, ici, c’est Charnay" dont la rue des écoles se souviendra longtemps. Il reste 33 secondes. Mélanie ne tremble pas, et enquille deux lancer-francs (72-66). Humm !! Ça sent bon la victoire. Le public fébrile, mais debout, n’en peut plus de cette fin de match, et sait que c’est gagné. Keyona enfonce le clou, en mettant les deux derniers points de ce duel (74-66). Je pousse un ouf de soulagement, et toute la salle fait de même.
Et ensuite ? Me demanderez-vous
Le weekend prochain, les Pinkies se rendent à Rezé, en Loire-Atlantique, avant de recevoir Angers (second au classement) dans quinze jours. On compte déjà sur vous, et amenez vos amis, vos proches, vos collègues, votre famille, et tout et tout.
Duel des scoreuses : Mélanie 21 pts et Laëtitia 14 pts pour le Cbbs
Pour le Centre Fédéral : Fleur Devillers 27 pts et Kendall Cooper 14 pts
Rémy MATHURIAU
Photos Dominique Martin