Profitant du tournoi international féminin qui se déroule cette semaine, le Tennis club de Mâcon a organisé une table ronde avec des intervenants qui font progresser cette discipline. Invité vedette de cette table ronde : l'animateur de plateaux télés sportifs Laurent Luyat. 

 

La table ronde s’est déroulée dans l’hémicycle du Conseil départemental. Le président André Accary a rappelé le soutien de la collectivité pour la construction d’infrastructures et l’organisation d’évènements sportifs. Le budget consacré au sport est porté à 2,5 millions d’euros en 2024, quant il était à 1 million avant 2015. Pierre Berthier, vice-président en charge du sport, a souligné que le sport n'est pas dans les compétences obligatoires du Département. Et pourtant, la collectivité est là et soutient les clubs. Et de préciser que la même subvention est données à l'Elan Chalon et au CBBS. « Ces deux clubs de basket évoluent au plus haut niveau. L'un est féminin, l'autre est masculin. Mais nous ne faisons pas de différence. »  

Après la présentation du club par le président Didier Martinez et l'évolution du tournoi ITF qui se jouent en ce moment à Mâcon, la réunion a porté sur le sujet de la table ronde : le sport féminin et les jeunes espoirs dans le sport de haut niveau.

Le tennis, un sport individuel et de précocité

Fabien Cool, président de la Ligue de tennis de Bourgogne Franche Comté, a évoqué l’arrivée des jeunes filles dans le monde du tennis. C’est un sport individuel et de précocité. Il faut les prendre avant les autres sports, notamment en leur permettant de jouer en groupe bien que ce soit un sport individuel. Ce sont les moniteurs et les parents qui essaient d’assurer que les joueuses se sentent bien. En Bourgogne Franche Comté, les filles ont de meilleurs résultats que les garçons et nous essayons d’être la première ligue de filles en tennis.

La détection

Valérie Roussel, présidente du comité départemental de tennis, a donné quelques chiffres : 5 500 licenciés, 2 800 adultes, et 850 filles sur les 2 700 jeune. 56 filles de moins de 6 ans.

Le programme de détection porte sur les 4-8 ans et la détection sur 200 jeunes filles. Les écoles de tennis sont la première étape de détections par les professionnels pour emmener les pépites vers le haut niveau. Pour les jeunes filles, la détection se fait moins sur le côté technique que sur l’envie de jouer et de progresser.

Le suivi des jeunes espoirs

Ophélie Vergnes, de la Ligue de Bourgogne Franche Comté, a rappelé l’importance du suivi des jeunes et notamment de la scolarité, soit par le CNED en étant aidé, soit avec une scolarité adaptée. Mais Ophélie Vergnes a bien insisté sur le fait que les jeunes ne sont absolument pas déscolarisés.

Lily Pigeat, de Chalon, et Agathe Morard, de Mâcon, ont pu confirmer leur bonne intégration dans ce programme aussi bien sportif que scolaire. Les deux filles aspirent au haut niveau.

Le sport adapté

Camille Chély, enseignante au TC Chalon, a fait une spécialisation sur le tennis fauteuil et peut affirmer que valides ou non, les sportifs cherchent avant tout la performance. Elle entraîne actuellement une joueuse qui voudrait intégrer l’équipe nationale.

L’invité d’honneur, Laurent Luyat

Après plus de 20 ans de présentation de Rolland Garros à la télévision, il ne se lasse pas. Mais il constate que l'aura dont bénéficiait le tennis féminin n'est plus aujourd'hui, par manque de stars de la balle jaune. « Dans les années 2000, il y avait plus d’aura sur le tennis féminin que sur le tennis masculin parce qu'il y a des stars telles Amélie Mauresmo, Justine Hénin, les sœurs Williams, Maria Sharappova, et d’autres. Il n'y a plus de vedettes aujourd'hui qui portent ce sport, pas de duels qui soulèvent la foule. Mais c'est cyclique, ça va revenir. Alizée Cornet faisait déjà parler d’elle à 15 ans. Autre exemple, dans la natation : Laure Manaudou. avant Manaudou, la natation féminine était très peu médiatisée. Tout a changé avec elle. 

Dans le tennis, il n’y a pas vraiment de patronne à l'heure actuelle, certaines joueuses sont même très fragiles comme Naomi Osaka. Je n'ai pas réussi à l'interviewer. Elle était tétanisée ne répondait que par oui ou par non. Pas pu diffuser d'interview.

Il faut que les jeunes apprennent à se vendre médiatiquement, et je pense qu'ils sont de sont de plus en plus à l’aise pour parler lors des interviews.

 

Une table ronde qui a réuni beaucoup d’acteurs du monde du tennis, présidents de club, moniteurs, joueuses, et qui a mis en lumière les efforts faits par les clubs et les fédérations pour développer le sport féminin de haut niveau. Reste le besoin de locomotives. 

Danièle Vadot et Rodolphe Bretin

 

Une belle occasion pour Jean-Patrick Courtois d'annoncer la candidature de Mâcon pour le passage du Tour de France féminin l'année prochaine dans la cité lamatinienne

 

 

© Photos Rodolphe Bretin