Une première initiée par la procureure de la République Anne-Lise Furstoss elle-même, soucieuse de tisser du lien avec celles et ceux qui œuvrent aux côté de la population quotidiennement et qui, bien malheureusement, sont aussi victimes du désamour qui grandit entre les politiques et la population.

Ils sont en première ligne, les premiers à se faire engueuler quand ça va pas. Parfois les choses vont trop loin et ils deviennent victimes. L'actualité récente l'a, hélas, montré.

Anne-Lise Furstoss a donc convié tous les élu.e.s municipaux de son ressort pour se présenter, expliquer le fonctionnement de la justice, et recueillir quelques doléances.

Parmi elles, une demande insistante d'information et de réponses aux demandes. Visiblement, le constat était partagé d'un manque de réponse dans les requêtes, silences frustrants pour les élu.e.s qui aspirent à de meilleures échanges, plus fluides et plus réactifs.

Chose qui devrait changer compte tenu de la démarche de la procureure, prête à mettre en place une messagerie dédiée aux maires et à leurs adjoints. Chose rendue possible par la présence nouvelle de Florie Demortière, chargée de mission tout spécialement au service des élu.e.s. Anne-Lise Furstoss l'a clairement dit, « si Florie n'était pas là, je ne pourrai pas faire ça car la charge de travail d'un procureure ne laisse pas suffisamment de temps pour répondre à tous les mails. » En effet, le parquet de Mâcon compte quatre magistrats. Une procureure, un vice-procureur et deux substituts, ce qui est peu au regard du déroulement d'une permanence qui se déroule du vendredi midi au vendredi midi suivant, 24h/24.

« Le rattrapage en personnel est en cours à l'échelle nationale » a rassuré la procureure. Mais on revient de loin, de très loin », évoquant le mouvement de grève de greffiers. « Ce ne sont pas des secrétaires, ils authentifient la procédure. Ils sont essentiels à la Justice et leur mouvement est tout à fait compréhensible. » La procureure a parlé de paupérisation de la justice et rappelé qu'il faut 31 mois pour former un magistrat qui vient d'avoir le concours. 1 500 magistrats et 1 800 greffiers seront recrutés en France d'ici 2027. « Nous avons aussi des attachés de justice, comme Florie. »

Puis d'expliquer les grandes lignes de son travail : décider de l'opportunité des poursuites (c'est en effet la procureure de la République qui décide si oui ou non, il faut engager des poursuites, étant entendu qu'il faut évidemment les justifier en apportant la preuve du délit), et requérir les peines (un travail qui est présenté en audience), à savoir proposer une condamnation au tribunal au regard d'un délit particulier.

Pour les maires, ceux-ci ont la possibilité du rappel à l'ordre pour les actes d'incivilités, selon une procédure qui doit être validée par le parquet car il relève du pénal.

Les élus n'ont pas manqué de réagir en évoquant leur pouvoir d'officier de police judiciaire et leur aspiration à de la simplicité dans les procédures, et, surtout, à l'information.

En réponse, Anne-Lise Furstoss a présenté une convention qui peut-être établie entre le parquet et un maire, lui laissant la possibilité d'élargir son action au service de la tranquillité publique par l'identification d'une problématique particulière sur sa commune.

Rodolphe Bretin

 

Remerciements appuyés de Jean-François Farenc, maire de Blanot et président des Maires ruraux du 71, pour cette initiative