L'intersyndicale avait prévu le rassemblement à OXXO. La suite fut une surprise de taille !...

Improviser une opération escargot sur la RCEA en partant de Cluny et en rejoignant Mâcon-Sud au niveau de Décathlon, à vélo, c'était inédit !

Une vingtaine de cyclistes ont tenu à honorer cette action qui a valu un bel embouteillage sur les routes, "peloton", encadré et protégé par la gendarmerie et la DIR (Direction interdépartementale des routes), accompagné des voitures de l'intersyndicale. Coups de klaxons de soutien bien fournis dans les deux sens, courage des cyclistes à la montée du bois clair et de la Roche-Vineuse, tout était là sous un soleil printanier. Action revendicative contre la réforme des retraites couplée à un gros clin d'œil à l'écologie : faire du vélo, ce n'est pas polluer, la retraite en plein air (NDLR : faut-il être encore jeune, pas trop vieux, et en forme !) ! Une belle formule pour rejoindre la manifestation de Mâcon en début d'après-midi.

© Photographies fournies 

par un fidèle lecteur de macon-infos !

Merci à lui

 

Roue-libre écrite par un cycliste participant :

Devant le succès de la voie verte Mâcon-Cluny, une des plus anciennes de France, il a été procédé à la dévolution d’une nouvelle voie encore plus spacieuse pour les cyclistes sur cet itinéraire, voie qui a été inaugurée le 6 avril 2023 entre 11h et 12h par une équipe de 17 cyclistes qui l’ont parcouru entièrement, dont des membres de la nouvelle « Association Citoyenne des Ami.es de la Bicyclette ».

Cette voie cyclable XXL, reliant Cluny à Mâcon est le premier maillon cyclable d’un réseau de plus grande envergure qui traversera l’Europe jusqu’à l’Atlantique, d’où son nom : Réseau Cyclable Européen Atlantique (RCEA)!

Si le trajet a été particulièrement agréable et convivial, et s’il a été constaté une nette hausse d’efficacité du trajet par rapport à l’ancienne voie verte (beaucoup moins de dénivelés, de virages, de potelets, croisements sans priorité et autres obstacles à la praticité du déplacement) les cyclistes ayant participé à cette inauguration souhaitent toutefois pointer les limites d’un tel aménagement.

En effet celui-ci, par son ampleur de terrassements représente un impact écologique majeur, une rupture paysagère significative, une coupure pour la circulation faunistique, et un coût économique insoutenable pour nos finances publiques : plusieurs centaines de millions d’euros.

De plus, comme tout aménagement routier qui facilite grandement l’usage d’un itinéraire et l’accélère, il créera du trafic et augmentera l’hypermobilité de la population, la concentration des lieux de travail et de commerce, la dispersion des habitats : cela n’est pas soutenable et délétère pour l’emploi et la qualité de vie des habitant.es.

Bien sûr, ce phénomène aura moins d’impact s’agissant d’un aménagement cyclable et non automobile, son ouverture aux camions aurait été un désastre dans la lutte pour une relocalisation des productions et l’indépendance économique et la lutte contre le dérèglement climatique, son ouverture aux voitures aurait été un suicide économique pour les citoyen.nes qui auraient été tentées à cause de cet aménagement, de s’enchaîner à des trajets pendulaires ruineux.

Mais cet aménagement a été fait, et tout comme le désastre climatique et la grande extinction des espèces vivantes, il est trop tard pour revenir en arrière. Que faire alors pour parfaire cet aménagement ?

Tout d’abord, il convient de limiter la casse pour les finances publiques : les personnes qui ont sciemment effectué un lobbying pour détourner l’argent public vers ce projet insoutenable doivent être identifiées rapidement, depuis le sommet de la hiérarchie politique et entreprenariale jusqu’à la base, et leurs biens doivent être saisis en attente de leur condamnation pour écocide et dilapidation d’argent public. Ces saisies nombreuses serviront dans une petite mesure à réduire la dette que leurs agissements lèguent aux jeunes générations. Le principe de droit est simple : les dommages causés à autrui doivent être indemnisés par ceux qui les causent.

Ensuite, il conviendrait de consacrer une partie de cette chaussée à des lignes de bus régulières aux heures des déplacements pendulaires, avec de nombreux arrêts, dotés de stationnements vélos permettant aux gens de venir jusqu’à ces bus avec un vélo et d’en prendre un autre pour achever la fin de trajet. Cette méthode permettrait de réduire les temps de chargement/déchargement des vélos à l’arrière des bus et d’augmenter l’efficacité du service, même s’il doit rester possible de charger son vélo derrière le bus bien sûr pour les trajets ponctuels.

L’ouvrage mesurant une trentaine de mètres de bitume, il reste à trouver une affectation pour les dizaines d’hectares terrassés et bitumés inutiles. En effet une double voie de bus (7mètres) , une piste cyclable large (6mètres) laisse encore beaucoup de place inutilement aménagée. Peut-être que le long de cet axe calme et lumineux, il pourrait être construit des manufactures et ateliers divers pour les productions locales qu’il convient de relocaliser : outils agricoles low-tech, pièces de réparation pour vélos et de bus… imaginer une architecture de bâtiments résilients, passifs et fonctionnels avec la contrainte d’une largeur d’une dizaine de mètres seulement laisse de grandes marges de progrès et de croissance pour l’imagination humaine, qui est sans limite et ne s’arrêtera jamais de croître, elle, contrairement à nos ressources naturelles.

L’avenir s’ouvre devant nos guidons, et rien ne nous arrêtera.