L'abattage dans une ferme du Doubs de 83 bovins pourtant vaccinés a réuni les deux organisations. Une première historique pour les deux syndicats agricoles politiquement très opposés que de se retrouver ensemble pour un même combat.

 

Il faut dire que les services de l’Etat n’y sont pas allés de mains mortes à la ferme Lhomme mardi dernier à Pouilley-Français, dans le Doubs, c’est le moins que l’on puisse dire… (écouter là-dessus le témoignage ci-dessous) 83 bêtes abattues, pourtant vaccinées, pour un seul cas avéré. C’est ce qu’expliquaient cet après-midi la Confédération paysanne et la Coordination rurale rassemblées devant la préfecture de Mâcon pour protester contre la politique sanitaire décidée autoritairement contre la DNB (dermatose nodulaire bovine). Ce n’est pas sans rappeler une certaine période covid… Pour le coup, cette politique sanitaire a réussi à mettre ensemble deux organisations syndicales qui ne s’étaient jamais retrouvées ainsi. Pour résumer, la gauche et la droite !… En effet, les deux syndicats ont signé un appel commun à se rassembler ce vendredi 5 décembre devant la préfecture de Mâcon. En voici les termes :

 

« Appel à toutes les paysannes et tous les paysans,

Appel à tous les syndicats agricoles, à toutes les associations et à la société civile,

Parce que la dermatose nodulaire bovine n’est pas une maladie transmissible à l’homme, ne se retrouve pas dans le lait ni dans la viande,

Parce que l’inscription de la DNC [Dermatose nodulaire contagieuse] sur la liste de catégorie A en fait une maladie à éradiquer pour pouvoir continuer à exporter,

Parce que la disparition de centaines de bovins sur un territoire entraine la déstabilisation des filières locales, détruit un métier et un patrimoine génétique,

Parce que d’autres solutions que l’abattage systématique existent et ont fait leurs preuves ailleurs,

Nous appelons à mobilisation en soutien à la famille Lhomme, ayant vu massacrer ce mardi 2 décembre son troupeau de 83 bovins vaccinés pour un seul cas avéré, ce qui revient à traiter les bovins vaccinés comme ceux qui ne le sont pas.

La politique sanitaire du gouvernement est intolérable. Nous demandons expressément une co-gestion sanitaire regroupant tous les acteurs et mettant les éleveuses et éleveurs et leurs animaux au centre des préoccupations. Les abattages totaux doivent cesser immédiatement.

La Confédération Paysanne 71 et la Coordination Rurale 71 appellent à mobilisation générale contre la gestion sanitaire de la DNC. »

 

Après le témoignage d’Adèle Trueblood (à voir ci-dessous), maraîchère et ancienne éleveuse de chèvres à Torpes (71), présente à la ferme Lhomme mardi, au moment de l’intervention des gendarmes ayant eu pour ordre de disperser les manifestants en soutien de la famille qui s’apprêtait à voir ses bovins abattus, après les interventions du président de la CR 71 Thierry James Facquer et des portes-parole de la confédération paysanne 71, une délégation a été reçue en préfecture, l’occasion de redire la volonté des paysans pour une politique sanitaire de vaccination et d’abattage ciblé des animaux malades.

 

Rodolphe Bretin

 

 

Nicolas Maillet et 

Damien Gressard, portes-parole de la Confédération paysanne

Thierry James Facquer, président de la Coordination rurale 71 et BFC