Partis politiques de gauche, syndicats, associations ou simples citoyens, ils ont crié, comme dans toutes les villes françaises, leur rejet de la « loi Darmanin ». Ils attendent avec impatience la décision du Conseil constitutionnel prévue le jeudi 25 janvier.
Au pied de la statue de Lamartine, malgré le froid glacial, 250 à 300 personnes se sont réunies dans le calme mais avec détermination contre la loi immigration. Les partis politiques de gauche étaient représentés (France Insoumise, PCF, Le parti de gauche) mais aussi les syndicats comme la CGT ou le monde associatif (ligue des Droits de l'homme, groupe libertaire 71, groupe anti-fasciste de Mâcon, la fédération 71 de la libre pensée, etc.).
Émilie Quandalle (CGT) a d’abord pris la parole pour dénoncer la remise en cause de principes républicains : « l’application du principe de préférence nationale pour les allocations familiales, la remise en cause du droit du sol pour les enfants de parents étrangers, la remise en cause du droit aux APL, aux logements d’urgence, la remise en cause de l’accès à l’aide médicale d’État, la favorisation de l’expulsion des enfants, la précarisation des travailleurs étrangers pour tirer l’ensemble des droits des travailleurs vers le bas et contribuer au dumping social. »
Et de rappeler que « l’immigration ne coûte pas, c’est une richesse pour notre pays. Chaque année, des travailleurs et travailleuses étrangers font rentrer 60 milliards d’euros de cotisations sociales et d’impôts. Ils et elles occupent des secteurs essentiels (bâtiments, nettoyage, traitement des déchets ou santé). L’immigration, souvent jeune, atténue le vieillissement la population. » Elle a donc réclamé la régularisation des travailleurs et travailleuses et la non-promulgation de la loi.
Un jeune migrant malien résidant à Mâcon a ensuite pris la parole. Son témoignage a été très touchant : « Nous travaillons ici, participons à la vie collective, associative, nous cotisons. L’image des étrangers dans les médias ne colle pas à la réalité. Tout le monde aimerait être aux côtés de sa famille, mais il y a toujours une raison ou plusieurs qui poussent les gens à l’exil, à prendre la mer au péril de leur vie. Nous les migrants, jamais notre opinion n’est prise en compte. On ne peut pas régler un problème sans tenir compte de l’avis des gens qui le subissent. Oui, il y a des gens opposés à l’immigration, c’est une peur qui se comprend, mais il y a une différence entre être opposé à l’immigration et être opposé aux migrants. Ceux qui ne sont pas d’accord avec l’immigration doivent se battre contre les causes de celle-ci : l’insécurité, la guerre, la pauvreté, le pillage de pays africains. Aucune loi n’arrêtera l’immigration. Moi, je rêve d’être aux côtés de ma famille mais je suis là, exilé. Je galère avec l’administration et les titres de séjour précaires, avec les employeurs qui nous manipulent. Parfois on ne peut pas travailler et nous reproche alors de vivre des aides… »
Le jeune homme a été chaudement applaudi par les participants. Reste à connaître la réponse du Conseil constitutionnel…
David Bessenay