Jeudi, Yves Seguy, préfet de Saône-et-Loire, a rencontré le CCAS et le maire de Mâcon pour aborder ensemble les modalités d’intervention auprès des personnes les plus isolées en cas d’un éventuel délestage électrique.

A l’approche des fêtes de fin d’année, dans un contexte économique et énergétique difficile, « il est intéressant d’aller au contact des acteurs de la politique sociale et de leurs partenaires, d’écouter tous les témoignages et de voir comment chacun s’y prend cet hiver ». Notamment en raison des éventuels délestages électriques annoncés ces prochaines semaines. Et ce même si le risque s’est un peu éloigné, l’indicateur Écowatt étant redescendu en milieu de semaine à risque modéré. « Restons quand même vigilants et préparons-nous aux situations les plus défavorables pour plusieurs raisons. Nous ne sommes jamais à l’abri d’une météo très défavorable et de difficultés localisées sur le territoire ou sur plusieurs pays. »

En rencontrant Jean-Patrick Courtois, vice-président du CCAS, et Nadine Aubret, directrice de la structure, le préfet a pu se rendre compte sur place que le maillage sur la ville de Mâcon était concret et bien ficelé à travers un réseau de veille présent et actif.

Depuis la canicule, le CCAS, qui a cette mission d’information et de réorientation vers les services compétents, dispose en effet d’un fichier de personnes dites vulnérables qui fonctionne. « Nous avons, sur le terrain, des relais très utiles contre l’isolement. Des agents qui apportent les repas par exemple, mais qui vérifient aussi si les personnes se trouvent ou non dans une situation difficile, confirme Jean-Pierre Mathieu. Les assistants de vie également sont des relais importants. Toutes ces personnes vont sécuriser le dispositif en cas de délestage. »

« On peut s’appuyer sur de nombreuses associations, des dispositifs comme la Maison de santé du Mâconnais notamment, ajoute Nadine Aubret. On essaie de notre côté mettre en coordination avec tous ces partenaires. » « Notre objectif est de redonner à la personne une citoyenneté pleine et entière à la fois dans le domaine de la santé, du quotidien et celui des loisirs et autres aides administratives. Nous avons recruté une personne pour cela, poursuit le vice-président du CCAS. Il s’agit là d’un relais qui va se déplacer au domicile des gens, analyse et faire le lien pour les besoins éventuels. »  

 

« Une connaissance ultra fine du territoire avec des procédures bien en place  »

En cette fin d’année 2022, le nombre de personnes aidées stagne au centre, premier accueil de proximité des Mâconnais. « On s’attendait à une intensification au vu du contexte, mais notre activité est stable. Ce qui s’intensifie en revanche ce sont les problèmes. Les difficultés s’inscrivent dans le temps. Les personnes ont besoin d’une plus grande prise en charge avec des situations familiales de plus en plus complexes et difficiles. Et toujours cette difficulté de recruter du personnel dans le domaine du service à la personne. »

Malgré cela, le préfet a pu constater au cours de cet échange une approche suffisamment active pour capter l’essentiel des informations en cas de besoin. Et approuver la suggestion du CCAS d’informer sur les petits gestes en cas de délestage (les petits conseils de bon sens, comme avoir des lampes de poche, vérifier ses piles, faire attention aux déplacements et aux ascenseurs).

« On a appris depuis la canicule qu’il était bien d’avoir du repérage, de l’attention portée aux plus vulnérables de les identifier pour mieux les secourir et de faire en sorte qu’il y ait moins de personnes qui se sentent isolées. C’est tout le sens de ce maillage. Je constate ici que depuis tout cela, on a forgé ici une connaissance ultra fine du territoire avec des procédures bien en place, souligne Yve Seguy. Quels que soit les aléas, la canicule le froid le manque d’électricité, on est prêt et on a une organisation opérationnelle en place. »  Organisation complétée par un réseau de bénévoles avec notamment Mâcon Solidaire qui prend le relais si besoin.

Le maire s’est également montré rassurant : « On a un système bien rôdé sur le territoire. Depuis le Covid, on a créé des liens, même amicaux pour certains, on a l’habitude de travailler ensemble. Je ne suis donc pas du tout inquiet et cette organisation me rend optimiste si opération de délestage il doit y avoir. Nous avons sur le terrain des outils efficaces avec de la solidarité et de la proximité dans la gestion de situation de tension. On a surmonté toutes les situations grâce aux collaborateurs, aux agents de la ville aussi, car tout le monde a toujours répondu présents. On saura se serrer les coudes. »

D. C.