Virginie Lonchamp, arrivée l’été dernier à la tête de la Scène nationale, entre dans la concrétisation de sa nouvelle fonction en proposant trois jours pour initier la réalisation de son grand projet : la fabrique de la relation. Un programme riche à découvrir ici-même, inspiré par une philosophie que la directrice évoque pour macon-infos.

 

Voir, faire et éduquer à l'art

« Le 7 mai sera une journée portes ouvertes dédiée à la rencontre entre les artistes associés au Théâtre, à savoir le danseur et chorégraphe Amala Dianor, le metteur en scène Jean-Philippe Naas, et la population pour commencer à partager ce qui va être l’ADN de notre théâtre demain : la pluridisciplinarité et l’accessibilité à tous les âges.

Ce dernier principe n’est pas nouveau dans le monde du spectacle vivant. J’ai travaillé longtemps avec une équipe artistique qui s’adresse à l’enfance et à la jeunesse. Je suis donc convaincu de ce que peut produire la rencontre avec l’art chez le tout-petit, avec qui on ne peut pas tricher. La culture, l’art, permettent l’éveil des sens, la relation avec les parents, la transmission. C’est d’autant plus important de s’adresser au jeune public que notre société voit ses fondements s’effondrer. Recréer du sens, favoriser la rencontre parents-enfants, c’est essentiel. Pour ce qui me concerne, cela correspond à mes fondamentaux : voir, faire, et éduquer à l’art. »

 

Avec tout le monde et pour tout le monde

« Nous avons rencontré de nombreux élus de l’Agglomération qui se sont montrés très réceptifs, très demandeurs et très impatients. Pour preuve, l’un d’entre eux, après mon intervention à la conférence des maires, nous a appelé dès lendemain matin 8h pour prendre rendez-vous.

Autre retour qu’ils nous ont fait, celui de l’installation de plus en plus de gens dans le Mâconnais. Après le covid, beaucoup de gens aspirent à faire grandir leurs enfants loin des grands centres urbains comme Paris ou Lyon. Même si Lyon est une ville très agréable à vivre, c’est la taille humaine qui fait la différence pour Mâcon.

Retisser du lien dans une volonté de co-construction avec les partenaires, acteurs du territoire, voilà ce qui nous anime. Ces trois jours* sont proposés en partenariat avec la médiathèque, le conservatoire, le musée des Ursulines, les Petites cantines et l’EMAP. Le théâtre n’est pas seulement un lieu où l’on vient seulement voir des spectacles. Nous souhaitons en faire un lieu habité, où l’on vient vivre une expérience.

Cela va se traduire concrètement pendant ces trois jours, avec un bouquet final le samedi qui sera composé de rendez-vous originaux tels qu’un grand échauffement collectif à la danse néo-contemporaine et au hip hop le samedi sur l’esplanade, inspiré directement de la danse de Amala Dianor, un des deux artistes avec qui nous allons travailler pendant la saison, des ateliers d’écriture théâtrale, d’initiation aux plastiques, un atelier soleils et planètes ouvert aux plus jeunes, dès un an ! des ateliers-jeux autour des livres ouvert aux enfants à partir de 4 ans !

À midi, repas partagé sur le parvis du théâtre, préparé par l’association Les Petites cantines et des habitants.es du quartier Marbé, agrémenté d’un concert des élèves de la classe de flûte du conservatoire.

Nous conclurons par un battle chorégraphié le samedi soir sur l’esplanade, avec Amala Dianor, DJ Set, Cynthia Bossart et Arnaud Peslin. »

 

Pour commencer à voir demain

« Vous le voyez, la fabrique de la relation, c’est du concret et ça commence ce jeudi soir. Cet esprit et ces principes se retrouveront tout au long de la saison.

Le théâtre, c'est une maison qui est la vôtre, nous avons une mission de service public. Il va être partout et ailleurs, avec plein de surprises dès cette année : des choses qui vont se passer à la piscine, un accueil de 150 professionnels du spectacles à l’automne, des brunchs, des rencontres, des apéros, des avant-premières, des invitations aux répétitions. Tout cela sera dévoilé lors de la traditionnelle présentation de saison. Du 5 au 7 mai, c'est une mise en bouche. »

 

Recueillis par Rodolphe Bretin

 

Une mise en bouche pleine de promesses samedi prochain.

Spectacles dès 1 an ; grand bal ; ateliers, expositions, débat. Cliquez ici pour voir le programme.

À noter, Lucie Dubois, danseuse d’Amala Dianor, animera un grand échauffement aux abords du marché de Mâcon. Depuis une estrade, la danseuse vous invite à reproduire les mouvements qu’elle effectue. Son énergie communicative se déploie de la danse néo-contemporaine au hip-hop, comme une invitation sincère à la suivre. rendez-vous à 10h.

Battle chorégraphié à 20h30 sur l'espla : pour ce bal festif et joyeux, pas besoin de savoir danser, il vous suffit de vous laisser guider… Grâce à une démarche ludique et progressive, laissez-vous embarquer en douceur dans des chorégraphies inédites. Entre hip-hop et danse contemporaine, c’est une découverte par le corps de l’univers si particulier, propre à la danse d’Amala Dianor. 

 

*Le programme commence jeudi soir à 18h30 avec une représentation de la compagnie en attendant... de Jean-Philippe Naas. Représentation réservée aux partenaires. Le spectacle sera joué ensuite au collège Schuman vendredi.

Puis jeudi à 20h30, débat sur l'écologie en partenariat avec la Manufacture des idées et sur le thème des nouvelles alliances terrestres, à partir de l'essai Nous ne sommes pas seuls de Lena Balaud et Antoine Chopot.