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Il serait responsable de plusieurs attaques sur troupeaux depuis le début du mois.

                  

Communiqué de la Préfecture

Un grand canidé a été pris en photo dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 mai sur la commune de Morey, par un piège photo installé par l’Office Français de la Biodiversité (OFB). L’OFB a confirmé qu’il s’agit d’un loup.

Depuis le début du mois de mai, on dénombre quatre attaques sur la commune de Morey pour lesquelles la responsabilité d’un loup n’a pas été écartée. Le loup photographié en est très probablement à l’origine.

Le préfet invite les éleveurs ovins à protéger leurs troupeaux, à en renforcer la surveillance et à déclarer toute attaque sans délai au service départemental de l’OFB au 06.20.78.94.77.

Suite aux attaques en 2023 et 2024 sur le secteur, M. le Préfet avait classé fin février 2025 en cercle 1 (zone de prédation avérée) les communes de Morey, Saint-Bérain-sur-Deune, Essertenne, Villeneuve-en-Montagne, Sainte-Hélène, et Marcilly-les-Buxy, afin de renforcer les dispositifs de protection et les aides financières associées de l’État. 

L’État organisera d’ici fin de semaine une réunion avec les éleveurs ovins et élus de ces communes, afin de faire le point sur la situation et de présenter les dispositifs d’accompagnement de l’État en soutien et en accompagnement des éleveurs touchés.

 

La lettre de la FDSEA et des JA 71 au Préfet en date du 12 mai

Gestion du loup en Saône-et-Loire : que fait-on pour stopper les attaques ?

Monsieur le Préfet,

Nous tenons à vous interpeller suite aux récentes attaques de loup sur des ovins et bovins survenus dans de nombreuses communes de Saône-et-Loire. Ces nouvelles prédations viennent aggraver une situation déjà critique pour les éleveurs locaux, confrontés à une pression insoutenable et inacceptable.

La Convention de Berne a entériné le déclassement du loup, et ce travail se poursuit actuellement au niveau européen, avec une révision en cours de son statut juridique. Dans ce contexte, nous souhaitons anticiper les enjeux à venir. Il est impératif de préparer dès maintenant cette nouvelle phase en autorisant des tirs de régulation, face à des loups adoptant des comportements de plus en plus agressifs envers les troupeaux comme l’a indiqué la Ministre de l’Agriculture (JDD du 4 mai).

Le classement actuel en Cercle 1, sans concertation suffisante et contre l’avis de la profession, n’est pas en phase avec la réalité des exploitations. Les mesures de protections drastiques imposées ne sont pas adaptées aux réalités du terrain et complique la mise en place des TDS. Nous rappelons avec force que nous nous étions opposés à ce passage en Cercle 1, craignant une mise en œuvre trop rapide, déconnectée des capacités de mise en conformité des éleveurs – ce qui s’avère aujourd’hui exact.

Face à cette situation, nous sollicitons la mise en place des mesures suivantes, en urgence :

Nous demandons votre venue sur le terrain dans les plus brefs délais. Les éleveurs attendent des explications claires sur votre vision du cercle 1, ainsi que sur la stratégie que vous entendez mettre en œuvre pour permettre aux professionnels de l’élevage du département de défendre efficacement leurs troupeaux. Il n’est plus question de subir en silence pendant que les attaques se multiplient.

Nous demandons également que les six communes du secteur de Morey soient immédiatement reclassées en cercle 2. Les délais réglementaires le permettent encore. Ce reclassement est indispensable pour adapter les moyens de protection aux réalités locales.

Par ailleurs, les conditions imposées en cercle 1 sont inadaptées et doivent être assouplies. Il est incompréhensible que les parcs de regroupement nocturnes, reconnus comme moyens de protection valides en C2, ne le soient pas en C1. Cette incohérence pénalise les éleveurs sans justification technique ou scientifique, et crée des tensions supplémentaires et inutiles autour de ce dossier déjà extrêmement complexe.

Nous exigeons également que les tirs de défense soient autorisés pour les troupeaux bovins. La prédation ne se limite pas aux ovins, et les éleveurs doivent pouvoir protéger l’ensemble de leurs animaux.

Enfin, nous tenons à rappeler que la profession agricole s’était opposée au passage en C1 dans ce secteur. Les éleveurs n’étaient ni prêts à se protéger, ni à cohabiter avec le prédateur. Ce choix unilatéral de l’administration, contre l’avis des acteurs de terrain, démontre aujourd’hui toute son absurdité.

Les éleveurs sont aujourd’hui à bout. Il est temps de réviser cette stratégie, avant que d’autres attaques ne viennent encore aggraver la situation et démotiver des acteurs déjà durement éprouvés. Nous attendons des actes, pas des promesses, et l’État ne peut plus se contenter de regarder ailleurs.

Christian BAJARD, Président de la FDSEA 71 et Maxime BONNOT – Président des Jeunes Agriculteurs de Saône et Loire