Voté par le Conseil général de Saône-et-Loire à l’assemblée départementale de décembre 2021, le dispositif « RSA… ou comment Rebondir en Surmontant les obstacles pour Accéder à l’emploi » doit permettre aux bénéficiaires du RSA un retour à la vie active et répondre aux besoins des entreprises locales.

Dans le cadre de cette stratégie, le Département de Saône-et-Loire avait planifié la signature de contrats de coopération avec les collectivités de Saône-et-Loire visant à permettre à 1 000 bénéficiaires de remettre un pied dans la vie active.

Les premières signatures ont donc eu lieu ce mercredi 9 novembre à l’Hôtel du Département à Mâcon. Christine Robin, vice-présidente chargée de l’insertion sociale et professionnelle, était entourée de Jean-Patrick Courtois, président de Mâconnais Beaujolais Agglomération, de Jean-Luc Delpeuch, président de la communauté de communes du Clunisois, de Rémy Martinot, président de la communauté de communes Saint-Cyr Mère Boitier entre Charolais et Mâconnais et de Christophe Ravot le président de la communauté de communes Mâconnais-Tournugeois.

Christine Robin, après avoir présenté les excuses du président Accary, a dressé un panorama détaillé du dispositif : « Dans un premier temps, le Département a recruté une équipe de quinze agents pour pouvoir faire un accompagnement individualisé des personnes au RSA sur le chemin de l’emploi et un travail auprès des entreprises recruteuses. Les brigades d’agents ont été réparties dans chaque bassin d’emploi. L’accompagnement est adapté à chaque bassin de vie car la demande et l’attente sont différentes d’un bassin à un autre. »

Un important travail de terrain a donc eu lieu, temps d’échanges et de rencontres sur les six bassins de vie du département : le Chalonnais, le Mâconnais, le Charolais, l’Autunois, la Bresse, la CUCM. Ces temps d’échanges avec les élus et les acteurs locaux ont permis de cibler les structures et organismes en mesure de satisfaire les bénéficiaires du RSA pour les aider à retrouver du travail et de répondre aux besoins criants des entreprises locales. 70 % des bénéficiaires du RSA sont concernés par le retour à l’emploi, mais des difficultés persistent, problématique de mobilité, contraintes familiales, de logement, difficultés financières, isolement numérique.

 

« Le Département s’inscrit dans une démarche de fédérateur des solidarités »

« C’est pour lever ces freins à l’emploi que le Département a choisi de s’associer aux collectivités locales, acteurs essentiels de proximité qui ont une meilleure connaissance des enjeux et des partenaires locaux, poursuit l’élue. Le Département s’inscrit donc dans une démarche de fédérateur des solidarités qui déjà s’expriment sous de multiples formes en proximité immédiate. Il prendra en charge les dépenses induites par la mise en œuvre de ces actions sur la base d’une enveloppe de 1M d’€ sur les 10 856 bénéficiaires du RSA, 6 800 sont orientés pour un retour à l’emploi. Cette démarche vise notamment à développer, coordonner et améliorer les services qui leur sont rendus afin de trouver des solutions rapides aux différents freins à l’emploi rencontrés et ainsi leur permettre de « Rebondir en Surmontant les obstacles ou les freins pour Accéder à l’emploi ». C’est l’ensemble des acteurs de l’insertion et de l’emploi que je tiens à remercier. Je suis fière d’avoir mis tout le monde autour de la table pour cette action qui vise à permettre à un millier de bénéficiaires du RSA de retrouver le chemin de l’emploi ! »

L’action est donc lancée et déjà les premiers résultats sont tangibles et encourageants avec une baisse de 4,59 % du nombre de RSA. L’avis des présidents d’EPCI confirme le bon accueil de cette initiative. Pour Christophe Ravot, « c’est un angle novateur pour nous. C’est une aide et non plus une dépense. »

 

« Remarquable d’avoir orienté ce dispositif sur l’aspect humain, sur une proximité personnalisée »

Rémy Martinot confirme l’intérêt de ce dispositif, séduit par les actions du département, « elles retentissent bien avec les difficultés que nous rencontrons dans notre territoire, les principales entreprises sont toutes en recherche d’effectif… ».  

Jean-Luc Delpeuch reconnaît, lui, que « cette formule correspond à la situation de notre bassin d’emploi, je souscris pleinement à l’analyse des freins à l’emploi, j’y ajouterais le frein de la santé physique et psychologique. »

Jean-Patrick Courtois synthétise l’ensemble du dispositif : « On assiste à un paradoxe : en Mâconnais, 10 000 emplois sont non pourvus et 1 500 demandeurs bénéficient du RSA. Beaucoup d’actions sont conduites, mais ne correspondent pas aux attentes, cela développe alors un véritable statut de l’assistanat. C’est remarquable d’avoir orienté ce dispositif sur l’aspect humain, sur une proximité personnalisée, dans la recherche d’un public particulier. Le système est trois fois gagnant : pour le Département, pour la collectivité de coopération intercommunale et surtout pour l’humain. Je suis persuadé que ces bénéficiaires vont réussir car ils présenteront un véritable profil de vie. Pourquoi n’y avons-nous pas pensé plus tôt ? »

J.-Y. B.