La présentation de l’action « l’Art pour raccrocher », mise en œuvre de 2020 à 2022, a eu lieu ce lundi après-midi au Théâtre de Mâcon. C’est l’un des axes de la Convention d’appui à la lutte contre la pauvreté et d’accès à l’emploi, issue de la contractualisation entre l’État et le Département.

La mise en place d’ateliers de remobilisation en partenariat avec les structures culturelles locales labellisées par l’État a été proposée dès 2020. Animés par des intervenants artistiques et des professionnels du secteur culturel, ils s’appuient notamment sur des techniques d’expression écrite, orale et corporelle, pour libérer la parole. Afin d’en mesurer les effets, une étude d’impact a été réalisée par Michel Valle, docteur en sociologie et Cyril Villet, directeur du pôle Études et recherche de l’Irtess Bourgogne. L’IRTESS est une association sans but lucratif, qui réunit les principaux acteurs et organismes publics ou privés œuvrant ou ayant des intérêts dans le secteur social en Bourgogne.

Virginie Lonchamp, directrice du Théâtre, a ouvert la séance en accueillant les acteurs de l’aide sociale à l’enfance et les représentants des structures culturelles locales venus de tous les horizons (publics, associatifs, communes, Département, Région, État…). En quelques mots, elle a résumé le but de cette rencontre innovante : « Grâce à l’art, pour ces jeunes au sortir de la protection, c’est un nouveau virage dans leur vie et la possibilité d’un nouveau départ. »

Mais l’architecture de cette action repose sur le Conseil départemental de Saône-et-Loire et donc, sur Claude Cannet, vice-présidente en charge du vaste dossier des Affaires sociales, qui a présenté l’action : « C’est une première en Saône-et-Loire. Le dispositif a été cofinancé par l’État et le Département dans le cadre de notre programme de prévention et de lutte contre la pauvreté. Nous avons parmi les actions innovantes retenu cet axe de travail qui vise à éviter les sorties sèches des jeunes mineurs, des dispositifs de l’ASE. Il s’agit d’un travail transversal qui réunit les acteurs de la Culture, les acteurs de la protection de l’enfance et les collectivités et bien sûr, l’État… ».

 

« C’est un pas magistral dans le sens de leur vie ! »

La vice-présidente du Département a synthétisé tout l’objectif de cette action : « Avec l’Art, avec la Culture, on touche à l’intime, pour ces jeunes qui découvrent ces possibilités nouvelles d’expression. C’est un pas magistral dans le sens de leur vie ! »

Comme en écho, les différents témoignages portés par les responsables et éducateurs de ces ateliers ouverts sur le Mâconnais, le Chalonnais et le centre du département (Le Creusot/Montceau), ont repris en détail, avec vidéo en soutien, les résultats de cette opération. Le constat est plus qu’encourageant, très positif, la scène, l’art, cela permet de se reconstruire voir même de se révéler, de renaître.

La deuxième grande séquence pouvait alors s’ouvrir avec le rapport d’étude d’impact du projet « l’Art pour rapprocher » issu du suivi par le pôle de recherche de l’Irtess. La conclusion des deux experts comme nous l’explique Nicolas Vernet, coordinateur de la Direction des solidarités du CD 71, ressort d’un travail très pointu de rencontres de suivi d’intervention et d’interviews tout au long du projet : « ces expériences ont réussi à toucher ces adolescent(e)s au plus profond d’eux-mêmes en leur permettant de faire un retour sur leur identité, en redessinant les contours de leur parcours biographique. Mais, c’est sans nul doute, ce sentiment d’une confiance retrouvée qui va marquer la positivité de leur expérience. Cette confiance, dont il est difficile de mesurer l’intensité, montre néanmoins ce besoin incoercible que nous éprouvons tous d’être sécurisés pour avancer. Ce cadre d’intervention particulier où la bienveillance, l’attention à l’autre permet de toucher les jeunes au plus profond d’eux-mêmes. »

J.-Y. B.