Mardi soir se tenait une réunion publique à la salle des fêtes de Viré, étape de démocratie dans l’élaboration du schéma de cohérence territoriale (SCoT), pour la construction collective de l’avenir du territoire. Mais les citoyennes et citoyens manquaient à l'appel.

 

Bienvenue en 2040 ! Le slogan de la réunion résume à lui seul l’objectif de cette séquence de présentation et d’échanges. Le SCoT() en est à la phase du document d'orientations et d'objectifs (DOO), c'est à dire le règlement qui va s'imposer aux documents d'urbanisme des communes. Cette phase d’échange est la dernière phase avant l'arrêt du projet SCoT. Il restera ensuite le temps de l'enquête publique, des réactions des personnes publiques associées et du contrôle de légalité.

Le territoire regroupe 120 communes, 1 communauté d’agglomération, et 3 communautés de communes ; le projet de ce territoire du mâconnais sud bourgogne, de notre bassin de vie, est élaboré et porté par les élus. Ce projet collectif, tente ainsi de répondre aux grandes questions qui structurent notre futur partagé : Quels logements pour demain? Quelle place pour l’activité économique? Quel avenir pour l’agriculture? Comment préserver nos paysages? Comment s’adapter au changement climatique ? Autant de sujets brulants sur lesquels le SCoT doit apporter des réponses à l’échelle locale.

Une trentaine de personnes se sont donc déplacées pour participer à cette réunion de consultation pour donner leur avis, présenter des propositions, et, ainsi, participer activement à l’élaboration du document d’urbanisme qui fixera les règles du jeux pour l’objectif du territoire 2040.

En matière de logements, de services et de déplacements, l’échange fut le plus passionné, la nouvelle vision du territoire prenait vie avec ses interrogations et ses problématiques.

La construction peut être limitée dans certains villages qui ont beaucoup construit, les maisons avec des grands terrains seront de moins en moins nombreuses…

Les objectifs de production de logements (rénovation, construction) sont déclinés par secteurs géographiques ; 2/3 minimum des nouveaux logements devront être produits dans l’emprise existante des villes et village ; les nouvelles constructions devront se faire en consommant moins d’espace : une «densité» des projets à respecter ; les services publics comme les déplacements obéissent à la même logique de création et d’aménagement équilibré.

C’est une armature, un fond de calque qui est proposé avec comme constante et contrainte, la prise en compte du changement climatique, énergétique et environnemental. La préservation des paysages, la réorientation du modèle de production agricole, la préservation des sols, de la biosphère, la désartificialisation des emprises, la qualité de l’eau, le développement des déplacements doux, des transports collectifs… sont autant de guides dans la rédaction du projet soumis au public.

Même démarche pour le développement des activités économiques, pour le commerce ; la grande règle est celle d’un développement équilibré, structuré, et organisé pour s’insérer en douceur dans une nature qu’il convient de sauvegarder à tout prix : il en découle alors. Une multitudes de mantras comme par exemple :

> L’ouverture de zones à urbaniser ne sera pas possible dans une commune avec des capacités d’alimentation en eau potable limitées

> Les projets photovoltaïques ne sont envisageables que sur des terres à faible valeur

> L’accueil des nouveaux commerces doit se faire en priorité dans les centres villes et centres bourgs

> Les zones commerciales peuvent accueillir des «grands» commerces uniquement (plus de 300m2)

 

Au jeu des questions et réponses, et compte tenu d’une forte présence d’élu.e.s de responsables territoriaux de l’urbanisme… les échanges prirent rapidement le ton d’une discussion de spécialistes, d’initiés, qui revenaient surtout sur la difficile mise en œuvre de la sobriété foncière et la complexe adaptation au changement climatique et à la transition énergétique.

Les grandes questions portaient sur le délicat arrêt de l’artificialisation des sols qui devra être divisée par deux, et le maintien de la qualité agronomique des espaces ruraux ainsi que sur la revitalisation commerciale des centres villages. Jeune agriculteur, conseillère de la ville centre, ou encore ancien député et maire, forçaient au constat d’’un SCoT en retard dans sa mise en œuvre et son respect, déséquilibré dans ses visées entre les grands centres et le reste du bassin de vie, et peut-être surtout « un peu timide » au regard des enjeux immenses qui nous attendent.

La réunion en ressortie particulièrement intéressante et répondant au problématiques les plus urgentes.

Il faut préciser que Christine Robin la présidente du PETR, retenue par la visite du Préfet dans sa commune de Charnay, était excusée. Le directeur Benoit Langard, prenait donc les commandes, partageant le travail avec Xavier Bonin, du bureau d’étude URBICAND de Dijon, ingénieur agronome, diplômé de sciences po Paris, originaire du bassin minier. Celui-ci livra une prestation du plus haut niveau comme le méritaient bien les enjeux de l’organisation de notre territoire pour 2040.

 

J.-Y. Beaudot