Une trentaine de vignerons ont investi la salle des fêtes de Leynes ce week-end pour la 15ème édition de la traditionnelle fête du vin et de la bio : la Biojoleynes ! On en a profité pour faire l'inventaire des labels qui existent sur le marché.

 

Autour des 6 membres de Leynes, Chasselas, Pruzilly et Montbellet, qui constituent le noyau dur et gèrent l’organisation du Salon, 17 autres viticulteurs, adhérents à l’association, proposent à la dégustation leurs productions issues de la même volonté : produire sainement dans le respect de la nature.

Chaque année, chacun des 6 membres organisateurs a la charge d’inviter un exploitant en provenance d’autres régions viticoles. C’est ainsi que cette année, on pouvait découvrir des Faugères, des vins du Bugey, d’Alsace, du Gard, du Fronton et d’Anjou. 

En accès libre, un marché bio occupait l’esplanade extérieure avec 4 producteurs locaux (pain, viandes de la ferme, fromages, bières). 

On pouvait remarquer également quelques animations destinées aux plus jeunes et à l’intérieur de la salle, Lulu le Magicien réalisait ses tours de magie devant petits et grands.

 

Les labels bio dans le vin, il y en a pour tous les goûts

Ce sont les méthodes de culture employées qui détermineront l’attribution ou non du label.

  • La vigne dont est issu le vin ne doit recevoir aucun traitement chimique de synthèse durant trois années consécutives. Pour amender le sol et lutter contre la maladie et les parasites, le vigneron bio doit utiliser exclusivement des produits naturels, comme le cuivre et le soufre.
  • Les processus de vinification et la liste des intrants autorisés sont légèrement plus restrictifs que dans le cadre de la réglementation générale. Un vin rouge biologique ne devra pas, par exemple, excéder un niveau de sulfites de 100 mg/l contre 160 mg/l pour la réglementation générale.
  • Le respect du cahier des charges est contrôlé chaque année par un organisme certificateur, lui-même encadré par l’INAO.

Il n’y a pas un label bio unique en ce qui concerne le vin, mais plusieurs labels plus ou moins restrictifs, auxquels les viticulteurs adhèrent librement.

 - Les labels Nature et progrès et Bio cohérence » par exemple, vont plus loin dans les restrictions que le label européen AB, qu’ils jugent trop permissif. Bio cohérence se veut le label bio d’une agriculture nourricière 100 % bio, 100 % française.

- Demeter et Biodyvin proposent une autre conception. En biodynamie, le viticulteur travaille en amont pour favoriser l’écosystème de la vigne à travers la pulvérisation de préparations à base de plantes ou de bouses de vache, lesquels apportent des micro-organismes propres à renforcer les défenses naturelles de la vigne. Le cahier des charges du vinificateur est aussi plus contraignant que le label européen.

- Terra Vitis est né dans le Beaujolais, il préconise une viticulture durable et raisonnée.

- Avec le label HVE (Haute Valeur Environnementale), outre la gestion des phytosanitaires, le viticulteur doit prendre en compte la gestion des haies et bosquets pour la préservation de la biodiversité.

- Les labels AVN (Association des Vins Naturels) et S.A.I.N.S, (Sans Aucun Intrant Ni Sulfites) préconisent une viticulture biologique poussée à son extrême, un stricte minimum d’interventions est toléré au cours de la vinification. Il faut laisser faire la nature et accepter le risque que le résultat ne soit pas dans les normes gustatives.

- Enfin, ceux qui ne se soumettent pas à un label. 

Un viticulteur peut tout à fait gérer son exploitation de manière responsable envers la biodiversité sans adhérer à un label qui lui ajoutera de nombreuses contraintes souvent coûteuses. Les règles éditées par l’INAO (Institut National de l’Origine et de la Qualité) et le CAVB (Confédération des Appellation et des Vignerons de Bourgogne) sont déjà strictes et réglemente l’utilisation des phytosanitaires et des intrants œnologiques avec un contrôle permanent.

 

Jean-Marc Milamant