LA CHAPELLE-DE-GUINCHAY : Le CRU Chapellois a fêté ses 10 ans

 

Créé en Mars 2015, dans le but de créer une approche du sport à travers le loisir, le CRU Chapellois soufflait ce samedi, ses 10 bougies avec, au programme, deux conférences autour du running.

 

Manon Bohard, ultra traileuse et diététicienne et Cédric Chavet, ultra traileur et coach sportif ont tour à tour exposé leur approche de la compétition, intervenant souvent de concert, car, c’est une évidence, la préparation sportive et l’entretien de la forme physique sont étroitement liés à une bonne hygiène alimentaire.

-Originaire du bassin minier et âgé de 50 ans, Cédric Chavet a baigné tout jeune dans le milieu sportif ayant pour marraine une championne de France de gymnastique. Il a touché à un peu tous les sports étant jeune avant de s’engager à 18 ans dans l’Armée au sein des parachutistes, où le sport principal est la course à pied. Il y fait carrière durant 23 ans et termine en poste sur Mâcon en tant qu’adjoint du conseiller militaire du Préfet. Il monte ensuite, en collaboration avec le milieu médical, un centre de cryothérapie à Chalon/Saône, avant de se consacrer au coaching sportif.

Pourquoi coure-t-on ? Tout d’abord, c’est un sport accessible à tous financièrement, une bonne paire de chaussures suffit. Ensuite les bienfaits constatés sont nombreux, forme physique, santé cardio-vasculaire, maîtrise du poids, le mental, allongement de l’espérance de vie ...

En France en 2025, ¼ de la population française pratique la course à pied à divers niveaux au moins une fois par semaine et 20 millions de personnes pratiquent le trail-running dans le monde.

Les conseils primordiaux de Cédric en termes d’approche du running sont : la régularité, la progressivité, écouter son corps (ne pas vouloir en faire trop), varier les terrains d’entraînement (neige, montagne, sous-bois, cailloux ...) Tout ceci pour éviter la blessure.

Il n’y a pas de méthode d’entraînement miracle et universelle car nous sommes tous différents, il faut donc adapter en fonction de sa personne.

Ne pas sous-estimer l’importance de l’équilibre environnemental (familial, scolaire, professionnel...) et avoir un suivi médical sérieux avec un bilan sanguin 1 à 2 fois par an, en prévention des carences possibles.

Également issue d’une famille de sportifs, Manon Bohard est une jeune traileuse de 34 ans qui arbore déjà un palmarès impressionnant dont des victoires à l’ultra trail du Mont Blanc en 2021 et de l’île de Madère en 2023, année qui la voit vice-championne de France des trails longs. En octobre 2024, Manon Bohard remporte la Diagonale des Fous à la Réunion.

Diététicienne nutritionniste spécialisée dans le psycho-comportement alimentaire. Elle a pratiqué le judo et le ski de fond, à bon niveau, adolescente.

À cette époque (il y a 15 ans) les catégories étaient conditionnées par le poids, ce qui a amené Manon à tout faire pour ne pas en changer, ce qui a déclenché chez elle un état d’anorexie dont elle a beaucoup souffert. C’est pourquoi, maintenant, elle éprouve beaucoup de plaisir à accompagner les problématiques sur ce sujet auprès des personnes qui la consultent. « Maintenant, quand je cours, je ne pense plus du tout aux calories ni au poids, je cours pour me sentir vivante, pour progresser mais avant tout pour exister et avoir une image positive de mon corps, chose qui était très compliquée auparavant.

Je vois trop de sportifs qui ne pensent qu’au côté énergétique de l’alimentation et qui en oublient complètement la qualité de l’assiette. Que ce soit dans la pratique du sport ou dans la manière de se nourrir pour la pratique du sport, il faut savoir conserver un équilibre entre la nécessité de s’entraîner en nourrissant le corps raisonnablement et savoir conserver un plaisir dans les deux domaines. Il faut savoir adapter à sa propre personne et en connaissance de cause, les règles générales de la nutrition qu’on a apprises dans les manuels, car on n’a pas tous les mêmes besoins.

Il ne faut pas tomber dans le piège des conduites déviantes

Restriction : calories ou certains nutriments/groupes d’aliments.

Orthorexie : hypercontrôle et rigidité autour du « manger sain ».

Diabolisation du gras

Automédication et supplémentation abusive.

Régimes « sans » ... (Gluten, produits laitiers...) hors prescription médicale.

Régimes hyper-protéinés

Réapprendre à cuisiner des produits bruts, bien meilleurs en apports nutritionnels, que des produits transformés.

Il convient aussi de savoir quand apporter quelle qualité de nutriment (préférer un apport de protéines animales en 1ère partie de journée et un apport de protéines végétales en 2ème partie de journée.

En résumé, que ce soit dans la pratique du sport, de sa préparation, de la progression du sportif, de son maintien à bon niveau, de l’alimentation qui convient, tout est lié et affaire de dosage. À chacun de trouver la bonne mesure qui lui sera propre.

Le sport, comme ce qui l’entoure, doit passer avant tout par le plaisir de sa pratique. Des contraintes inadaptées peuvent à elles seules gâcher ce plaisir. »

Au terme de l’intervention de Manon, le CRU organisait un atelier participatif de confection de barres énergétiques, à réaliser soi-même à la maison.

Jean-Marc Milamant